Caroline Zelnik | De fil en éclats

« Tout est hasard, et rien n’est au hasard : c’est en regardant un film de Patrick Bokanowski consacré à Henri Dimier, La Part du Hasard (1984), que mon travail a pris son orientation. Leçon de peinture, le film découvre en effet les techniques et les méthodes à l’œuvre chez cet artiste, qui met le hasard au centre du processus créatif : le hasard invente des formes que la main organise, travaille et inscrit dans un graphisme élaboré. J’ai donc commencé mon apprentissage comme un jeu, un jeu de hasard, sans dess(e)in préparatoire, attirée par les collages qui ne nécessitent pas de savoir dessiner. J'avais découvert les collages de Prévert, de Braque, de Picasso et, plus tard, ceux de Schwitters. Au hasard des rencontres, d’expérience en expérience, un chemin s’est tracé, souvent dans la solitude ; j’ai adopté ou redécouvert des techniques utilisées par d’autres : le frottage, le pliage et le froissage (techniques que Simon Hantai est un des premiers à avoir utilisées). (...) Puis, le hasard du regard et du toucher : j’utilise ce qui passe à portée de ma main et qui, par une touche de couleur ou une forme inattendue, aimante mon regard ; je fais alors un "essayage". L’objet s’insère-t-il bien dans l’assemblage déjà ébauché ? Fonctionne-t-il avec l’ensemble ? Pas à pas, d’ébauche en ébauche, la sculpture se construit. » Caroline Zelnik. Visuel : Pièce signée Caroline Zelnik.