Au sein d’une structure gonflable géante, le fameux Abri trou au nom explicite, conçu par la plasticienne Elizabeth Saint-Jalmes, comme une paréidolie, une grotte à cris, à l’intérieur même du ventre de cette baleine posée dans les 600 m2 du Générateur de Gentilly, le liquide amniotique sera prodigué par le flux sonore de compositrices hors pairs, chamans patentées, plasticiennes du son et sculpteures, Djs connectées avec le cosmos et la terre, dont les vibrations sourdes, tout juste perceptibles parfois, au tempo non binaire, aux tonalités savamment choisies pour leurs overtones, feront irréversiblement monter en puissance des orgasmes sensoriels dont l’oreille et le corps tout entier seront les réceptacles. Croyez–en notre expérience au-delà même des récits rapportés de la Fondation Fiminco, de la Station Gare Les mines ou encore du centre d’art Mains d’œuvre ! Dès le 12 janvier en installation et pendant tout le week-end – samedi 15 janvier de 20 h à minuit, dimanche de 16 h à 19 h – allons nous ressourcer dans l’Abri Trou du Générateur et ses six chambres modulaires.
Ainsi dans le cadre de la biennale Nova XX à l’ARN messager queer, et aux aspirations pantopiques (cf notre agenda), la danse, celle des molécules dont nous sommes faits et des humeurs qui circulent à fleur de peau sera encore une fois au rendez-vous, mais pas seulement. Elizabeth Saint Jalmes et son complice Cyril Leclerc maître de la lumière, nous attendent avec d’autres expériences collectives dont les noms de Zooperforapie, d’onirochromies, voire de merdothérapie attisent la curiosité et réactivent la légende d’autres performances passées comme celle, Pixel Lent, proposée 4 ans plus tôt au Générateur, d’un concert visuel de 176 escargots plongés dans le noir et dotés de diodes…
Pour cette nouvelle carte blanche du centre de recherche dédié à la performance et aux arts visuels fondé par Anne Dreyfus, danseuse chorégraphe et pédagogue convaincue, Elizabeth Saint Jalmes a simplement convié ses amies et quelques autres artistes pour ce qui les relie : « Je m’amuse en proposant des choses qui font bouger les lignes afin de comprendre où se situe le vivant, dit-elle. La métamorphose est mon fil rouge. La transformation ne peut, exister que par croisements dans lesquels se créent des hybridités ; c’est pourquoi j’ai conçu l’Abri Trou comme un lieu des possibles – mais non sans contrainte – dans lequel je mets en place des protocoles à l’égard des visiteurs et des artistes qui s’en emparent. L’artiste les appelle des PPCU, Protocoles Précaires de Créations Urgentes – dans une démarche plutôt duchampienne que dans une volonté de contrôle, bien au contraire : ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il advient au final à partir de ce qui était prévu au départ. « Si cela ressemble trop à ce qui était prévu, c’est que c’est raté, cela veut dire que nous n’avons pas assez injecté de vivant, d’imprévu, d’accident et donc de rencontre. »Les PPCU permettent d’explorer avec le public l’espace de la relation qu’Elizabeth Saint Jalmes aborde notamment par la question du soin, comme l’endroit même de la création de récits et d’activation de l’imaginaire : performer des animaux avec le zooperforscope pour créer du jeu entre participants, offrir l’espace de cette immense paréidolie qu’est l’Abri Trou à l’hypnothérapeute Marie Lisel pour nous conduire dans un rêve éveillé… Ou encore, orchestrer un concert dans lequel est transposé le langage des arbres… Tout se prépare telle une fête pour une épiphanie païenne célébrant nos écosystèmes malmenés, dans une grande complicité avec la maîtresse des lieux, ainsi qu’avec celle du Centre Wallonie Bruxelles où se poursuit actuellement la Biennale Nova XX. Comme le son modifie la structure des flocons de neige, vous en ressortirez métamorphosés et métastables, soyez en sûr.e.s !
Visuel d’ouverture> L’Abri Trou d’Elizabeth Saint-Jalmes, Le gėnėrateur @photo Bernard Bousquet
Artistes invitées> Meryll Ampe, Sigolène Valax, Elizabeth Saint-Jalmes, Myako, Marie Lisel, OXYTOCINE (ou les performances audiovisibles de Julia Maura)
Le Générateur : 6 rue Charles Frérot 94250 Gentilly
Uniquement sur réservation, jauge limitée
Lien billetterie : https://bit.ly/3IXO9gt
SAMEDI 15 JANVIER | 20h à minuit
Meryll Ampe (musique électronique), Sigolène Valax & Elizabeth Saint-Jalmes (musique électronique + texte)
Myako (musique électronique),
Sigolène Valax / « Onirochromes » (Projection de reliefs numériques)
DIMANCHE 16 JANVIER | 16h à 19h
Marie Lisel (Le rêve de l’Abri Trou – L’ONIRITROU)
Elizabeth Saint-Jalmes (Zooperforapie),
OXYTOCINE (rap électro)
Sigolène Valax / « Onirochromes » (Projection de reliefs numériques)