![](https://www.artshebdomedias.com/wp-content/uploads/2020/06/©Eizo-Sakata.jpg)
Jusqu’au 14 juin inclus, l’exposition Fragilités réunit les œuvres de cinq artistes contemporains, Beatriz Guzman Catena, Manuel Lagoa, Anne-Sarah Le Meur, Eizo Sakata, et Régis Rizzo : cinq filiations avec l’esprit de recherche qui résonnait en ces lieux mythiques. Située au 2 passage Dantzig dans le quinzième arrondissement de Paris, La Ruche est depuis 1985 gérée par la Fondation la Ruche-Seydoux et abrite une cinquantaine d’artistes qui y travaillent. En 2017, elle se dotait d’une salle d’expositions, située au rez-de-chaussée, l’Atelier Alfred Boucher (1850-1934), du nom du sculpteur qui en fonda le lieu en 1900, sur un terrain de 5000 m2. Il y implanta le pavillon des vins de Gironde conçu par Gustave Eiffel, acquis lors d’une vente aux enchères à l’issue de l’exposition universelle et qui constitua la base architecturale de cette résidence d’artistes : Marc Chagall, Fernand Léger, Chaïm Soutine, Zadkine, Archipenko, Jacques Chapiro, Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Marc Michel Kikoïne, ou Blaise Cendrars… comptent parmi ses occupants historiques. Mais pour l’heure, ce sont les dialectiques picturales des personnages de Beatriz Guzman Catena, qui entrent en résonance avec les vibrations contemporaines de La Ruche. Les figures humaines ou animales sur paysages hallucinés, que sont les empreintes monotypes sur toile de Régis Rizzo ou encore sa série de « brisages » – allusion aux visages enserrées dans des brisures de verre – semblent surgir des murs comme des visions fantomatiques. Les improbables compatibilités de verre et de métal enchâssés, qui font les sculptures de Manuel Lagoa nous renvoient directement à notre propre fragilité, récemment mise en évidence, et titre de l’exposition. Au croisement de l’abstraction et de la figuration,les dilutions aléatoires de l’eau de mer sur de grands dessins à l’encre noire d’Eizo Sakata, font apparaître de nouvelles constellations tandis que les mystérieuses impressions numériques d’Anne-Sarah Le Meur nous envoutent par la couleur. En mai dernier, ArtsHebdoMédias consacrait une interview à cette dernière, à l’occasion de son exposition en cours au ZKM de Karlsruhe dont l’installation Omni-Vermille était déployée à travers six écrans sur la terrasse du centre d’art, nous invitant après le coucher du soleil, à explorer en temps réel, la subtile occurrence d’une couleur (digitale) comme s’il s’agissait d’un tableau vivant. La Ruche, nous en offre quelques beaux tirages sur papier !
L’entrée est gratuite, Fragilités du 5 au 14 juin 2020 inclus de 14h à 20h en présence des artistes. En voici, pour ceux qui ne pourront se rendre à La Ruche, un extrait vidéo !