La beauté sans cartels à Mons

La nouvelle exposition du BAM, le Musée des beaux-arts de Mons, en Belgique, ressuscite l’esprit des cabinets de curiosités pour une confrontation inspirante entre des objets issus des collections historiques montoises, des œuvres contemporaines de la collection de Galila Barzilaï-Hollander et les créations des céramistes de BeCraft. A travers Memento Mons, s’écrit, avec méthode, un discours sur la beauté sous toutes ses formes.

Une souris naturalisée, une couronne d’une statue de la Vierge, un pic en silex du Néolithique, une page d’un livre d’heures, rangés côte à côte dans un dialogue encore à écrire. Apparus en Europe à la Renaissance, les cabinets de curiosités étaient un plaisir d’esthète et le fruit d’un regard. Ils sont l’embryon des musées qui en sont vite venus à tout classifier et séparer. Les arts classiques ne se mêlaient plus aux arts populaires, les sciences naturelles aux arts appliqués. L’analyse avait pris le pas sur l’émotion. La nouvelle exposition du BAM tourne le dos à cette aride spécialisation pour retrouver une poétique du regard en mélangeant les époques comme les techniques, sans échelle de valeur.
Memento Mons rassemble des objets issus des collections patrimoniales montoises, de la collection P.O.C. de Galila Barzilaï-Hollander et les créations contemporaines des artisans de BeCraft. En ressuscitant l’esprit des cabinets de curiosités, les deux commissaires d’exposition, les designers Sofie Lachaert et Luc D’hanis, ont voulu proposer une réflexion sur la brièveté du temps humain. Les œuvres n’ont pas été choisies pour leur importance historique mais pour leur beauté intrinsèque. D’ailleurs, aucun cartel n’est visible à côté des pièces pour mieux favoriser les associations libres et la curiosité. Le public trouvera toutefois toutes les explications nécessaires dans le très complet guide du visiteur.
La forme des modules d’exposition s’éloigne des blocs standard que l’on a l’habitude de voir pour des formes irrégulières percées de logettes. Les commissaires expliquent s’être inspirés de celles des abris précaires qui accueillent les migrants et où se rassemblent des collections d’individus ayant chacun leur propre histoire. Les pièces sont réunies derrière des classifications larges rappelant celles que l’on trouvait dans les cabinets de curiosités.
Dans Naturalia, on trouve une chaise racine de Maddalena Ambrosio sous une couronne mortuaire en fer forgé du XIXe, ou une étrange vaisselle de table étirée d’Anne Marie Laureys (Ceramics) à côté d’une page d’atlas du XVIe. Il y a des correspondances de forme, ou pas, et l’esprit voyage. Un autre module, Mineralia, nous montre une valise en pierre de Philippe Luiz, comme tombée d’un tableau de Magritte, à proximité d’une oriflamme de la ville de Mons. (…)

Dans le cadre d’un partenariat engagé avec notre consœur belge Muriel de Crayencour, fondatrice et rédactrice en chef du site d’actualité artistique belge Mu-inthecity.com, nous vous proposons de poursuivre la lecture de cet article d’un clic.

Contact

Memento Mons, Cabinet de curiosités, jusqu’au 26 janvier au BAM, à Mons en Belgique.

Crédits photos

Image d’ouverture : Vue de l’exposition Memento Mons au BAM © Photo Franziska Krieck – Vue de l’exposition Memento Mons au BAM © Photo Franziska Krieck

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