Pierre Restany écrivait de lui : « Fred Forest pose un problème et il est exemplaire. Il est certainement l’artiste qui a su pressentir (…) l’importance de la communication, non pas comme une série de systèmes destinés à appréhender le réel, mais comme un volume, un territoire autonome où l’auto-expressivité se normalise au contact d’autres intervenants dans une même situation sociale ». L’artiste, qui s’est emparé de toutes les technologies nouvelles depuis 50 ans, est un pionnier dans l’âme. Dès 1967, il crée en France des environnements interactifs, utilisant à la fois l’ordinateur et la vidéo. Tour à tour, il intègre à sa pratique artistique : la presse écrite, le téléphone, le fax, la vidéo, la radio, la télévision, le câble, le minitel, les journaux lumineux électroniques, les réseaux télématiques, et bien sûr Internet ainsi que ses réseaux. Théoriquement, il jette les bases, avec Mario Costa, de l’Esthétique de la communication (1983) et n’a de cesse d’imaginer des interventions médiatiques à visée politique ou sociologique, porteuses le plus souvent d’une critique institutionnelle. Le marché de l’art est notamment dans son collimateur. Il en joue, aime mettre en évidence les mécanismes de la spéculation en art. On se souvient avec jubilation du Mètre carré artistique, un dispositif complexe qui vise à vendre aux enchères des m2 de terrain en tant qu’œuvre d’art. L’histoire est savoureuse. On y trouve en première ligne Maître Binoche, la Chambre de Discipline des Commissaires-priseurs, le Parquet, les Renseignements Généraux et bien entendu les médias. L’affaire tourne au film ! Tous les détails sont sur le site de l’artiste. Impossible de retracer en quelques lignes toutes les audaces et trouvailles de Fred Forest, sachez néanmoins qu’elles se déclinent toujours au futur ! Une newsletter est arrivée aujourd’hui : « La Fondation Cartier pour l’art contemporain annonce la mise en vente de NFT-Archeology, un NFT créé par l’artiste Fred Forest, vingt-cinq ans après la vente à l’Hôtel Drouot en première mondiale de son œuvre virtuelle en ligne, Parcelle/Réseau, dont il reprend le fichier initial légèrement modifié. ». Des détails sont révélés : la vente aura lieu sur la plateforme Opensea et une partie des bénéfices sera redistribuée au profit de structures associatives ; NFT-Archeology bénéficiera d’un protocole de sécurisation dit « S-NFT » (Signed-NFT), développé par la société Caelum Labs ; l’œuvre sera mise en vente pour un montant de 69,3 millions de dollars + 1, un dollar de plus que Everydays de Beeple, soit l’œuvre numérique la plus chère au monde à ce jour ; elle sera complétée d’une peinture et d’une lettre personnelle de l’auteur adressée au futur propriétaire. Pour en savoir plus, rendez-vous est pris sur le compte Instagram de la Fondation Cartier, le mardi 15 juin à 18 h. Fred Forest présentera NFT-Archeology en direct. Et sinon, cliquez !
Fred Forest à l’assaut des NFT
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