De l’art à toutes les fêtes

Il suffit de sortir à la tombée de la nuit pour comprendre que la fin de l’année est proche. Même si elles sont moins nombreuses, les illuminations de Noël nous rappellent que l’heure des festivités ne va pas tarder à sonner. Que nous restions ou que nous partions, une chose nous rassemble : il nous faut trouver un cadeau, des cadeaux, pour ceux qu’on aime. Alors comme à son habitude, ArtsHebdoMédias s’est mobilisé et vous a concocté une sélection de choses à lire, à voir et à entendre. Seul ou à plusieurs. Vous découvrirez dans notre hotte des chouchous, des partenaires, des inconnus (peut-être), une sélection totalement subjective mais dont nous espérons que vous ferez un usage sans modération. Maintenant, lisez et que l’esprit de fête vous gagne et se partage. Tel un feu d’artifice !

Tout comprendre de Big-foot, de Totoro et des dragons à Montbéliard. Les dragons sont-ils des dinosaures ? Dans quel groupe de mammifères classer le Big-foot ? Comment Totoro fait-il pour voler ? Ces questions saugrenues sont en fait cruciales pour tous ceux qui veulent se mettre dans la peau d’un scientifique – biologiste, paléontologue ou autre – afin de mieux comprendre l’évolution des espèces… et faire des sciences en s’amusant ! Films, BD, comics…, les univers fictionnels passionnent et regorgent d’êtres imaginaires qui empruntent leurs caractéristiques fantastiques à des espèces bien réelles. C’est ce parallèle qui est mis en exposition par Anatomie comparée des espèces imaginaires au Musée du château des ducs de Wurtemberg, à Monbéliard. Le visiteur y découvre de grandes planches anatomiques signées Arnaud Rafaelian, des sculptures volumiques originales réalisées par Ophys, et des textes de Jean-Sébastien Steyer. Et aussi des spécimens de la collection ostéologique des musées de Montbéliard, tels que le paon, la chauve-souris, le manchot, l’aigle ou encore la raie, accompagnés de neuf sculptures volumiques et monumentales comme le buste de Darwin avec des oreilles pointues façon Monsieur Spock, la main de Wolverine avec ses griffes, un loup-garou de presque 2 mètres de haut, et bien d’autres surprises encore. L’exposition réalisée en partenariat avec le Museum de Nantes, le Museum d’Auxerre et le Musée Buffon de Montbard sera présentée dans ces institutions jusqu’en septembre 2025. De nombreux rendez-vous sont organisés autour de l’exposition. Cliquez pour avoir le programme.

Affiche de l’exposition Foudre sentimentale, jusqu’au 8 janvier 2023 au Palais de Tokyo.

Feux de joie au Palais de Tokyo. A Paris pour les fêtes ? Foncez voir la passionnante mais très courte exposition Foudre sentimentale qui a investi le premier étage du Palais de Tokyo, ce jusqu’au 8 janvier 2023. On prend le romantisme au sérieux, et même à bras le corps aux côtés d’Emilie Désir, Simon Johannin, Kleospatera, Melchior Tersen, Hito Steyerl… avec des œuvres qui rendent hommage aux mouvements sociaux actuels et les transfigurent dans des symboles forts. La poésie, les arts visuels, la création textile et même les sciences sociales… se mettent au diapason des désirs de justice, de tolérance et des aspirations à la révolte de la jeune scène représentée. Une exposition fondamentalement joyeuse, engagée, documentée, réalisée en collaboration avec les élèves de l’école de mode Casa 93 qui promet des étincelles par-delà les guirlandes de sapin.

Jouer aux devinettes sonores. « Ferme les yeux et regarde » : telle est l’injonction apparemment paradoxale de la série de podcasts éponyme. Fondée en 2019 par Elodie Parmentier et Jérémie Nicolas, Nuits Noires a pour mission la création d’expériences immersives sonores destinées à tous les publics. Pour Ferme les yeux et regarde, les deux complices se sont associés à Mathilde Anquez, professeur jeunesse au Cours Florent et comédienne. Ensemble, ils ont imaginé des scènes à partir de chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art. Exclusivement appareillé d’un casque audio, le « regardeur » découvre, sans en savoir le titre, une œuvre à travers un récit fictionnel. Au fil de la narration, il échafaude plusieurs hypothèses, passe en revue toutes les images qui veulent bien lui apparaître. Si vous donnez votre langue au chat, n’ayez crainte, chaque épisode est suivi d’un débrief, qui dévoile la réponse et donne de nombreuses informations quant à l’environnement et la période de la création de l’œuvre en question. 17 épisodes sont disponibles en un clic, alors ne comptez pas sur nous pour dévoiler le programme. Et si vous jouiez aux devinettes durant les fêtes ?

Kimsooja, La lanterne du bon dieu, VD édité par après éditions. ©courtesy après éditions

Les coffrets DVD « collectors » d’a.p.r.ès Editions. Notre partenaire a.p.r.ès Editions a encore enrichi son catalogue de 5 nouveaux opus cette année : dédiée aux arts plastiques et à l’architecture – pour ne pas dire au sacré –,  La Lanterne du Bon Dieu, un film de Gilles Coudert & Damien Faure retrace dans un dialogue entre création contemporaine et patrimoine, pensée orientale et pensée occidentale, la démarche artistique de l’artiste coréenne Kimsooja choisie pour la création des nouveaux vitraux de la cathédrale de Metz. Architecture encore, typographie et arts plastiques, L’architecture n’est pas une image, nous livre quant à lui, les étapes de conception et d’édification du Centre de création contemporaine Olivier Debré à Tours par son architecte, Manuel Aires Mateus, suivi de 5 films « bonus », sur les expositions du centre d’art. Une troisième rencontre avec le compositeur précoce Emile Naoumoff, qui livrait son premier concerto pour cordes à l’âge de neuf ans, nous plonge au cœur de la pédagogie musicale à la prestigieuse Jacobs School of Music dans l’Indiana, tandis que le réalisateur Virgile Novarina, interviewé dans les colonnes d’ArtsHebdoMédias pour L’artiste à la phalange coupée nous fait revivre, les (mes)aventures du roi du happening, Pierre Pinoncelli, depuis ses deux attentats au marteau contre l’urinoir de Marcel Duchamp, à son automutilation pour dénoncer la violence des FARC en Colombie. Cerise sur le gâteau, une collection de 3 films sur l’art rupestre Mémoire de pierre : USA, Brésil Chine nous ramène aux origines de l’art contemporain, sur trois continents !

Extrait de la vidéo Qui chante les lèvres fermées, 2022, crédit : Nolwenn Brod. A voir dans Les hautes solitudes, une exposition photographique de Nolwenn Brod aux Champs Libres à Rennes à découvrir jusqu’au 30 avril prochain.

S’échapper dans la contemplation des « hautes solitudes ». A contre-courant de cette période qui voudrait que l’on passe du temps, beaucoup de temps, en famille, entre amis, avec des proches, parfois jusqu’à saturation, ou en écho à tous ceux pour qui les fêtes ne riment pas nécessairement avec convivialité. Les Champs Libres à Rennes proposent jusqu’au 30 avril une excursion sublime et cathartique en terres bretonnes par le regard et l’objectif de l’artiste Nolwenn Brod, née à Brest en 1987. Articulant collections intimes et topographiques d’images, la photographe porte une attention égale aux lieux où le Musée de Bretagne l’a invitée en résidence, en l’occurrence sa ville natale Brest, qu’aux âmes qui les habitent. On traverse une galerie de portraits, témoignages subjectifs de ses déambulations. Des visages qui matérialisent, dans leur silence de papier glacé, les « histoires cachées de la ville ». L’exposition est aussi une plongée dans un folklore, parfois périclitant ou éteint comme le rite funéraire de la proëlla, à partir duquel Nolwenn Brod laisse librement tisser ses projections mentales et fantasmagoriques. Une visite revigorante de bien des façons, qui nous murmure à l’oreille qu’il n’y a pas de mal à se sentir seul ou à avoir envie de l’être, que la solitude n’est pas une tare mais une position de noblesse, qui offre à l’occasion un repli salvateur.

Rencontrer la nature avec Michael Kenna. A l’écart des courants dominants, Michael Kenna a bâti un corpus inouï consacré au paysage. Le photographe déploie depuis près de 50 ans une œuvre argentique dont il tire lui-même les épreuves. Grand voyageur, Kenna aime venir et revenir. Les deux pays qu’il a le plus photographiés sont la France et le Japon. Au Domaine de Chaumont-sur-Loire, ses photographies se concentrent sur les arbres. Comme toujours, elles sont d’un petit format en noir et blanc car le spectaculaire chez l’artiste ne relève jamais d’un choc visuel, mais d’un apprivoisement. Voir ne suffit pas, il faut s’immerger dans l’espace photographié, le regarder. L’extraordinaire maîtrise de la lumière fait de chacune de ses images une fiction, de chaque arbre le héraut d’une épopée du vivant. Ses ciels, ses étendues d’eau, ses brumes, ses montagnes… l’inscrivent dans la tradition esthétique anglaise. Impossible de ne pas penser à Constable et à Turner ou revenir aux écrits de Ruskin. Ce qui est peut-être le plus étonnant est cette manière qu’il a de rendre un élément naturel non comme un objet permanent et inanimé mais comme un signe saillant porteur d’une histoire, d’un passé et d’un futur. Une façon peut-être de signifier que l’art existe dans la nature autant que dans les mains de l’homme. Chaumont-Photo-sur-Loire est à découvrir jusqu’au 26 février 2023. A noter que le Domaine de Chaumont-sur-Loire propose un pass annuel et une carte Arts et Nature, qui pourraient être transformés en cadeau persistant : le Domaine est ouvert 363 jours par an. Les détails sont à découvrir en cliquant, ici.

Coffret ouiouinonnon en édition limitée, 120 €.

Offrez-vous un coffret ouiouinonnon. En cette fin d’année et après s’être fait connaître grâce à l’organisation d’expositions-ventes, la coopérative artistique ouiouinonnon propose un coffret en édition limitée au prix de 120€, autant dire à un prix de rêve pour les amateurs d’art collectionneurs ! A l’intérieur de ce coffret : 5 épreuves d’artistes signées Rebecca Bournigault, Iona Colombani, Julien Comte-Gaz, Nicolas Marciano et Olivier Masmonteil. Avec ce coffret, la « réunion naturelle d’artistes », comme elle aime à se qualifier, propose une nouvelle manière de découvrir et d’acheter des œuvres choisies par les créateurs eux-mêmes. Il n’y a que 30 coffrets disponibles mais un trop plein de demandes incitera peut-être les protagonistes à renouveler leur offre. Espérons !

Esthétiques du désordre : vers une autre pensée de l’utopie, sous la direction de Judith Cohen, Samy Lagrange et Aurore Turbiau, éditions Le Cavalier Bleu, 352 p., 25 €.

Un livre pour nourrir les imaginaires utopiques. Derrière nos « bonnes résolutions », des envies de changement, des rêves… qu’il faut savoir laisser germer puis entretenir. Pour cela, les éditions Le Cavalier Bleu proposent un ouvrage des plus inspirants tout récemment paru, Esthétiques du désordre (2022), qui croise sans complexe différentes formes d’art allant du surréalisme d’après-guerre au mouvement des free party avec des réflexions pop et érudites. Riche de relectures d’œuvres modernes et actuelles, de contre-visions et réappropriations de notions qui effraient, telles que le chaos, les marges, le désordre, par des chercheurs en histoire de l’art et littérature, ce livre qui brode des scénarios d’utopie potentiellement atteignables est à mettre entre toutes les mains.

Aidez à scolariser des enfants à Madagascar. Comme chaque année à cette période l’association humanitaire Fazasoma mobilise collectionneurs et autres amateurs d’art à l’occasion de sa vente caritative destinée à participer à la scolarisation d’enfants malgaches. Pour sa 4e édition soutenue par la galerie Olivier Waltman, l’événement rassemble les œuvres (peintures, dessins, lithographies, sculptures, illustrations…) généreusement données par quelque 70 artistes de renom. Créée en 1996, l’association Fazasoma œuvre pour un objectif porteur et durable de financement de la vie et du futur des Malgaches touchés par la pauvreté. L’argent récolté au fil des années a ainsi été utilisé pour construire des logements, permettre l’accès aux soins, distribuer de la nourriture et bien d’autres actions ayant pour but l’amélioration des conditions de vie des Malgaches les plus pauvres. Actuellement, Fazasoma scolarise environ 1000 enfants malgaches et aide quotidiennement 200 adultes. Les gains récoltés lors de la vente en cours permettront notamment de fournir des journées scolarisées avec repas à de nouveaux enfants. Les œuvres sont proposées à 250€.  La vente dure jusqu’au 8 janvier 2023 sur le site l’association. Rendez-vous dans l’e-shop !

L’Or et le Phénix, Jean-Clarence Lambert et Jean-Marc Brunet, Editions El Viso, 104 p., 25 €.

Taquiner le phénix avec Jean-Clarence Lambert et Jean-Marc Brunet. Avec L’Or et le Phénix, les mots de Jean-Clarence Lambert trouvent leur écho dans les pastels de Jean-Marc Brunet. Il s’agit, pour l’un comme pour l’autre, de laisser s’exprimer, feuille après feuille, leur complicité artistique, poétique et intellectuelle. L’universitaire Françoise Py, qui signe la préface du livre, si heureusement intitulée Une poétique du feu, nous entraîne, à la suite de Gaston Bachelard, dans une quête alchimique de l’oiseau mythique. « Le Phénix, métaphore de l’artiste et de son art, littéraire ou plastique, métaphore de tout être humain, a une existence poétique », écrit-elle. Il faut donc se laisser porter par le doux velours du papier, les phrases qui prennent forme au plus profond de l’œil et du cœur en suivant les lignes du dessin. « Lorsque le vent aura hissé les sapins sombres, aiguisé les bouleaux, j’écouterai le granit, je m’approcherai pour entendre dans la profonde frondaison de flammes… » Assurément, nous aimerions être poètes pour rendre toute la magie de l’ouvrage. Car si Lambert nous enjoint de « réhabiliter ce qui n’existe pas », c’est forcément parce qu’il veille sur la genèse de tout ce qui est en passe d’advenir. Comme sur le blanc qui devient monde sous le trait de Brunet. A ce livre vous retournerez. Editions Eyrolles.

Fanzine SURVIVRE! des éditions Bad to the Bone, novembre 2022, format A5, 40 p., texte uniquement, noir&blanc. ©Hervé Coutin

L’audace de l’alternatif. Pour un Noël qui s’adapte à tous les goûts et les budgets, la plateforme Bad to the Bone, dédiée à la création alternative et émergente, propose des éditions indépendantes et artisanales couvrant les champs de la photographie, de la musique, de l’art contemporain et de la fiction. Du fanzine bricolé avec des moyens modestes à la revue qui creuse des sujets peu traités (l’Iran et sa scène artistique, les modes d’habitat alternatifs…), on recommande notamment le tout dernier venu, SURVIVRE! qui réunit 40 écrivains contemporains sur le thème du travail, à prix libre.

Corridor Elephant, montreur de photographie. Depuis dix ans Corridor Eléphant montre et relaie la photographie contemporaine, « celle qui témoigne de notre présent, celle qui demeure peu exposée, malgré sa qualité, mais aussi peu ou pas éditée, et ce, quelle que soit son origine dans le monde ». Montrer, éditer, publier, diffuser est le credo de la structure qui, chaque année, sort une douzaine de livres et met en ligne plus de cent cinquante expositions.  Si tous les ouvrages sont en édition limitée, numérotée et signée par leurs auteurs, Corridor Éléphant propose également sur son site de très nombreuses expositions consacrée à la photographie émergente. Chaque mois, ArtsHebdoMédias vous en fait découvrir une mais en cette période de fête, et peut-être de repos, vous pourriez en visiter plus ! A noter qu’il vous est possible d’admirer les photographies en musique, grâce à une playlist concoctée par Pierre Léotard, le directeur éditorial de de notre partenaire. Sans compte toutes les idées de cadeau-livres que vous trouverez dans la « petite librairie ». N’hésitez pas !

L’art et la lettre, Audrey Dauxais, Editions Citadelles & Mazenod, 192 p., 59 €.

L’art au pied de la lettre avec Audrey Dauxais. L’Art et la lettre d’Audrey Dauxais apporte un éclairage inédit sur la manière dont les artistes et les graphistes utilisent la lettre dans leurs créations. Passionnée par la typographie et l’art contemporain, l’auteure est depuis dix ans professeure de design graphique et de culture du design typographique à l’école Gobelins de Paris. Son ouvrage étudie la place et le rôle de la lettre dans l’art en apportant un éclairage inédit sur la manière dont les artistes et graphistes l’utilisent dans leurs créations, qu’il s’agisse des poèmes plastiques de Marcel Broodthaers, des toiles de Cy Twombly envahies par ses gribouillis ou encore de la Cantatrice Chauve de Ionesco revisitée par Robert Massin. De la performance au clip vidéo, et du châssis au street art, l’étude vise à décloisonner les pratiques et mouvements artistiques afin de mieux appréhender les œuvres faisant usage de la lettre, en les confrontant non pas chronologiquement ou typologiquement, mais selon une approche thématique. Editions Citadelles & Mazenod.

Sans titre, 2021, pastel sur papier, Ayoub Moumen. 3 dessins vendus en série sur l’e-galerie de l’AAE. ©l’AAE

Soutenir les artistes exilés en se faisant plaisir. L’atelier des artistes en exil est une association qui rassemble et accompagne dans leur carrière des artistes réfugiés. Accessible directement depuis chez vous, la e-galerie regorge de trésors – œuvres plastiques et autres propositions artistiques plus inattendues. Découvrez les dessins écorchés vifs au pastel d’Ayoub Moumen, le somptueux recueil de poèmes We are Devine par Nada Serhan, les tirages photographiques en quête d’humanité d’Abdul Saboor ou bien partagez un morceau personnalisé à partir d’un portrait de la personne à qui vous souhaitez l’offrir concocté par Omar Haydar ou Rania Badri.

Rendez-vous avec les Pokemon à Issy-les-Moulineaux. L’année 2023 marquera le 30e anniversaire de la première carte Magic qui allait lancer un véritable phénomène de société autour des cartes à collectionner, rejointes rapidement par Pokemon et Yu-Gi-Oh. Pour marquer cet anniversaire, le Musée Français de la Carte à Jouer, à Issy-les-Moulineaux, propose une exposition pour découvrir les origines des cartes à collectionner. On se les échange, dans la cour de récréation ou entre amis, on les collectionne… Le succès des jeux de cartes à jouer et à collectionner ne s’est toujours pas démenti. Des dizaines de milliards de cartes seraient aujourd’hui en circulation dans le monde ! Magic, Pokemon & Co. explore leur fulgurante histoire et montre ses trésors, ses figures, ses mondes et ses artistes en présentant notamment certains de leurs dessins originaux. Pour découvrir le programme complet avec ateliers, conférences et master classes, il faut cliquer… ici !

Méditer avec l’art, Marjan Abadie, Collection Beaux livres, Editions Eyrolles, 174 p., 19,90 €.

Méditer avec l’art et Marjan Abadie. Porteur d’émotion, l’art nous touche de façon singulière et parfois profondément, pour peu que nous nous rendions disponibles. C’est avec l’intention d’offrir à chacun un espace de découverte que Marjan Abadie a créé la méthode Mindful Art Experience. Il s’agit pour l’auteure de susciter une nouvelle manière d’aborder l’art, de proposer « une expérience de méditation pleine conscience, de neuroscience, et de poésie ». L’ouvrage propose 16 méditations guidée comme autant de voyages intimes au cœur d’œuvres choisies, comme La nuit étoilée (sur le Rhône), 1889, de Van Gogh ou Heech in a cage, 2010, de Parviz Tanavoli, et prolongées par de splendides références poétiques de Rûmi (1207-1273) ou Sohrab Sepehri (1928-1980). Editions Eyrolles.

Deux livres, du chocolat et un carnet pour écrire. In Extenso éditions propose jusqu’à mi-janvier un petit bonus aux lecteurs qui choisiraient de commander deux ouvrages et plus dans leur librairie en ligne. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter par un de ces ouvrages qui vous feront visiter des expositions que peut-être vous avez manquées comme Le temps de la ligne de Najia Mehadji (Musée de Gajac, Villeuneuve-sur-Lot, 2019) ou Rêver Picasso de Jean-Baptiste des Gachons (Musée d’art moderne de Collioure, 2020).

Eloge de la beauté, Eric Sander, livre d’artiste, 250€.

Miser sur la beauté avec Eric Sander. Fruit d’une quête personnelle et artistique au long cours, Éloge de la beauté est une série de livres d’art à édition limitée, dont chaque numéro célèbre un thème qui tient à cœur au photographe. Un thème en lien avec la nature, les jardins ou le patrimoine. L’opus qui nous intéresse en cette période de fin d’année est dédié au givre, un phénomène, que l’artiste qualifie de d’aussi fantastique que poétique. « Sa force prodigieuse, bien qu’éphémère et invisible aux yeux du citadin, cristallise la féerie fragile de notre environnement. Elle rappelle à celui qui prend le temps de le contempler la chance que nous avons d’y habiter. Je le prends comme un cadeau de la nature, témoin de sa merveilleuse beauté », écrit l’artiste.  L’ouvrage grand format (30×37 cm) a été réalisé à 200 exemplaires et est présenté dans un coffret. Pour découvrir une sélection de photographies et/ou échanger avec Eric Sander, c’est par ici.

Pour des veillées au coin de feu. La collection Des écrits pour la parole des éditions de L’Arche vient réactualiser et secouer la tradition du conte. Elle met à l’honneur des auteurs qui font déborder les limites entre chanson, texte narratif et poème parmi lesquelles Chantal Akerman, Audre Lorde, Nicoleta Esinencu… Mention spéciale pour le musicien-poète Kae Tempest et son oraculaire Qu’on leur donne le chaos (2022) qui traduit les détresses contemporaines fourmillant derrière les murs des grandes villes avec une plume magistrale tenant en haleine. Et surtout, avec une lumière d’espoir qu’il fait jaillir en connectant entre eux des destins éclatés. Oralité, poésie en vers ou en prose, souffle épique, paroles déclamées puis transcrites à l’encre rouge, rose, noire, verte, bleue… sont à la fête, des histoires les plus réjouissantes aux plus sinistres. Après tout, La Petite fille aux allumettes d’Andersen n’était pas non plus qu’un conte saveur guimauve.

Qu’on leur donne le chaos (traduit de l’anglais « Let them est chaos » par Louise Bartlett et D’ de Kabat), Kae Tempest, éditions L’Arche, novembre 2022, 17,5 €.

Bientôt avec Daniel Nadaud à la BnF… L’heure est presque aux bonnes résolutions alors pour vous aider à tenir la meilleure d’entre elles : voir encore plus d’art en 2023, inscrivez dès maintenant dans vos tablettes que l’exposition Les carnets de Daniel Nadaud. Les dessous de la Gricole débutera à la BnF, site François-Mitterrand, à Paris, le mardi 10 janvier et se terminera le dimanche 12 mars 2023. L’institution mettra en lumière son œuvre en exposant 40 carnets (à raison d’au moins un carnet par année, plus souvent deux ou trois, auxquels s’ajoutent ceux qui courent sur plusieurs années), pleins de milliers de dessins, notes et collages formant la singulière chronique d’une vie de création. Présentés dans l’exposition, en regard d’une sélection d’estampes et de livres signés par Daniel Nadaud, ces carnets dévoilent un espace rare et intime de la création de cet artiste à l’œuvre foisonnante nourrie d’images et de mots issus de ses innombrables lectures, de sa passion pour les encyclopédies et les catalogues de vente, des récits venus de l’enfance et d’une observation acérée du monde et des hommes. L’exposition sera à voir dans la Galerie des donateurs.

…et avec Stéphane Pencréac’h à Arcueil. Après Nazanin Pouyandeh (jusqu’au 7 janvier 2023), la Galerie municipale Julio Gonzalez, à Arcueil, présentera les plus récentes œuvres de Stéphane Pencréac’h, le commissariat d’exposition est confié à Olivier Kaeppelin. A partir du vendredi 20 janvier et jusqu’au 11 mars, les visiteurs pourront se plonger dans l’univers toujours étrange de ce peintre et sculpteur français. Si l’artiste déploie peintures et sculptures de manière apparemment classique, il vise cependant à fonder une expérience esthétique nouvelle, une troisième dimension qui prend forme tant dans le cinéma, que dans les univers virtuels. Poussant sa recherche formelle, il intègre parfois la sculpture dans ses tableaux, perdant le spectateur dans une complexité spatiale, multipliant les angles de vue. Il réactive depuis quelques années la grande tradition de la peinture d’histoire et du monument en inventant une narrativité aux divers points de vue et en s’emparant de notre actualité la plus sombre. A noter qu’une rencontre avec l’artiste est organisée le samedi 4 février de 16h à 19h et qu’une conférence-visite guidée aura lieu avec Louis Gevart, historien de l’art, le jeudi 16 février à 19h15.

Joyeuses fêtes à tous !

Le Domaine de Chaumont-sur-Loire et son Centre d’arts et de nature sont ouverts 363 jours par an. ©Leighton Gough

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