Paris-Berlin – Ici comme ailleurs

A quelques mois du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin, la 8e édition de Propos d’Europe, événement initié par la Fondation Hippocrène, met à l’honneur les relations franco-allemande. Si l’appartenance à la culture d’un pays, à une langue, forge une perception du monde, c’est sans aucun doute la découverte de nouveaux horizons qui depuis la nuit des temps stimule le mieux la créativité des hommes et renforce l’amitié entre les pays. L’exposition Paris-Berlin présente huit artistes originaires d’Allemagne qui ont choisi de vivre en France. A travers différents propos et médiums, ils nous invitent à découvrir leur vision de citoyen du monde. L’œuvre de Max Wechsler, qui a fui Berlin en 1939, constituée de papiers marouflés, propose une mise en abime de l’écrit où ne persiste que la lettre dans son aspect esthétique, typographique. L’illisibilité s’empare alors de la surface et en l’absence de sens naît le règne du chaos. Markus Hansen, quant à lui, joue avec la poussière et déploie un ciel nuageux, inquiétant, évoquant à la fois la pollution née de l’activité des hommes et le déchainement des éléments. La série de dessins Horizon réalisée par Bernhard Rüdiger (d’après des aquarelles d’Emil Nolde peintes en secret pendant la Seconde Guerre mondiale) montre de sombres paysages où l’artiste ne voit plus que son propre regard incarné par deux orifices vides, point de départ de sa perception et point de fuite d’un ultime horizon. La fonte des glaciers, symbole de l’évolution climatique, photographiée en format panoramique par Jürgen Nefzger, insiste sur l’éphémère de toute chose, sur la fragilité du monde. L’intérêt et la curiosité de Katinka Bock pour les sciences (tant la physique que les mathématiques) nourrissent discrètement des œuvres qui frappent par leur simplicité formelle et par l’absence de tout discours. À découvrir également le travail plus conceptuel de Veit Stratmann, les paysages aux corps enchevêtres de Barbara Thaden ou encore les illusions et les mystères chorégraphiés par Ulla Von Brandenburg.
Markus Hansen
Romantic Sky in my own dirt n°18, Markus Hansen, 2008-2009

GALERIE

Contact
Jusqu’au 1er juillet Fondation Hippocrène, 12, rue Mallet-Stevens, 75016, Paris, France.
Tél. : 01 45 27 78 09 www.fondation-hippocrene.fr.

Crédits photos
,Verdichtung © Katinka Bock,Romantic Sky in my own dirt n°18 © Markus Hansen