L’exposition Babel réunit une quarantaine d’œuvres de la collection du Frac Auvergne qui sont autant de langages modulés par des artistes engagés sur les chemins de l’abstraction. Symbole de la confusion humaine, Babel fut la face sombre de cette Babylone de légende mirifique dont les habitants, châtiés pour avoir voulu ériger une tour qui escaladerait le ciel, nous rappellent notre humaine condition. Devant tant d’orgueil et de présomption, Dieu les condamna à la dispersion et surtout à ne plus jamais s’entendre (Genèse XI, 1-9). Utilisant l’analogie entre le langage et l’abstraction, l’exposition interroge les capacités de chacun à s’initier aux différentes langues abstraites de l’art pictural. Une rencontre avec l’œuvre parfois déroutante qui requiert de la part du spectateur l’abandon de certaines habitudes afin d’appréhender les modes d’expression propres à chaque artiste. Claude Viallat, l’un des fondateurs du mouvement Supports/Surfaces a rapidement choisi de restreindre le langage de ses œuvres à la répétition d’un motif unique dont la forme évoque tout à la fois un haricot, un osselet ou une éponge ; ainsi débarrassé des contraintes du sujet, il joue sur la disposition de cette forme, sur ses couleurs et sur le support qui la reçoit. Dans une approche similaire, Pierre Mabille a choisi une forme oblongue, qui dans son vocabulaire initial symbolisait le cyprès, déclinée à l’horizontale ; l’artiste joue de répétitions, d’enchevêtrements de superpositions et de déplacements où la simplicité de la forme constitue l’enjeu principal d’une peinture qui ne s’attache qu’à l’essentiel, générant tantôt une sensation de fluidité extrême, tantôt celle d’un mouvement figé ou d’un temps suspendu. Pour Marianne Breedveld, peintre matérialiste, la matière de la peinture est à la fois le fondement et la poétique de sa pratique, le dialogue entre surface et épaisseur rend compte du temps, le temps du geste, le temps qui s’étire dans la matière à la surface de la toile. Entre le savant et le populaire, la tradition historique de la peinture et les nouvelles technologies numériques Albert Oehlen explore les possibilités de la couleur, de la forme et des différents mécanismes de production picturale. De la peinture réalisée sur ordinateur aux peintures-collages créés lors de performances quelque peu délirantes avec son ami Meese, le motif fait irruption sur la toile, entre en collision avec d’autres motifs tout aussi indépendants ; de cet agglomérat pictural se dégage une certaine confusion que l’on pourrait comparer à celle qu’engendre le fonctionnement de nos sociétés. Pour profiter au mieux de Babel, un Journal de l’exposition est téléchargeable sur le site du Frac.
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