Né en 1969, Charley Case est un artiste belge dont la pratique, où le dessin occupe une place centrale, se nourrit de nombreux voyages. Espagne, Maroc et Inde sont ses destinations de prédilection. Invité, dans le cadre d’une carte blanche, par le centre de formation Les Ateliers des FUCaM, il livre à travers De Corpore (Du corps) un travail tout en résonance avec l’histoire du lieu, un ancien couvent fondé en 1485 par les Soeurs Noires, femmes qui dédièrent leur vie à soigner les autres, notamment les pestiférés.
Il y a tout juste 500 ans, en 1515, une épidémie décime la population de Mons. Au couvent des Sœurs Noires, dont les religieuses s’occupent des pestiférés, 15 des 25 sœurs mourront de la peste. Cette année 2015, il fut demandé à Charley Case de travailler sur ce sujet et d’investir le cloître et la chapelle du couvent de ses œuvres.
Ce qui occupe Case, c’est l’humain. L’humain dont le sang pulse dans les veines, l’humain relié aux autres et surtout l’humain-racine, relié à la terre, ce grand Tout dont nous sommes tous issus. Dessinateur, graveur, vidéaste, il explore ce long rhizome qu’est chaque homme, chaque femme, le mettant en lien encore et toujours avec ce qui l’entoure. Cette vision ou cette philosophie, l’artiste l’a nourrie au fil de ses très nombreux voyages et de ses choix de vie. Une belle cohérence entre ses créations et lui-même, qui ajoute du sens et de la profondeur à chacune de ses propositions.
Dès l’entrée, une immense gravure sur bois, Memento, est posée sur le sol comme un plancher. Y sont entremêlés de nombreux corps de femmes. Ce sont les chanteuses de la compagnie bruxelloise Patshiva qui ont posé nues. L’artiste a saupoudré de farine les corps placés en spirale qui furent ensuite imprimés. Puis, cette farine fut balayée, laissant en place uniquement la trace des corps. L’artiste a marqué le bois à la disqueuse, en une somptueuse fresque gravée, hommage aux corps souffrants… sur lesquels on doit marcher. Le visiteur foule les corps meurtris, mais il prend aussi un peu part à la scène, il s’y intègre. Cette matrice en réserve sera imprimée en un seul exemplaire, à la technique du tampon. (…)
Dans le cadre d’un partenariat engagé avec notre consœur belge Muriel de Crayencour, créatrice d’un site d’actualité artistique en Belgique, nous vous proposons d’un clic de poursuivre la lecture de cet article sur Mu-inthecity.com.