Sa vocation, qui s’épanouit depuis le milieu des années soixante, Bernard Foucher la doit certainement en grande partie à ces moments d’enfance durant lesquels il s’imprégnait des couleurs et des odeurs émanant de l’atelier de son père, artiste peintre, ou partait farfouiller dans celui de son oncle ébéniste, à la recherche d’une chute de bois qu’il convertirait bien vite en un trésor architectural. Bois qui deviendra d’ailleurs le matériau favori du jeune sculpteur avant qu’il ne s’essaye aussi, au fil des ans, au façonnage de la terre, au coulage du bronze, à la taille du marbre, de la pierre ou du verre. Sa quête d’absolu et ses recherches sur la lumière l’amènent également à appréhender l’art sacré ; ses vitraux et sculptures ornent aujourd’hui de nombreux édifices religieux, anciens et modernes. Privilégiant le verre industriel, le maître verrier y dépose, au pistolet ou au pinceau, ses camaïeux gris et ses émaux, ses matières colorantes.
L’artiste aime ainsi varier les plaisirs, marier matériaux et matières dans de multiples références à la nature, à la notion d’architecture, mais aussi à l’humain et à son intimité la plus enfouie. Alors que la peinture n’a jamais cessé de l’accompagner tout au long de son parcours, ses toiles et travaux sur papiers sont, depuis quelque temps, étroitement liés à l’œuvre sculptée dont ils viennent régulièrement recueillir l’empreinte. Chacun « demandant à être placé et regardé dans la proximité de la sculpture qui lui est associée », précise le plasticien orléanais. Peintre, sculpteur, vitrailliste, graveur et auteur de livres-sculptures, Bernard Foucher exploite insatiablement chacun de ces modes d’expression, pour livrer une œuvre à la symbolique vive et subtile, à la diversité féconde et harmonieuse.