A la Saatchi Gallery à Londres – Un unique continent

D’innombrables fourmis géantes grouillent sur les murs. Mû par une curiosité teintée d’inquiétude, le visiteur qui s’en approche découvre que chacun de leur corps est constitué de deux reproductions de crâne humain. Le Colombien Rafael Gómezbarros entend évoquer ici la détresse de millions de personnes déplacées à travers le monde, masse à la fois indiscernable et omniprésente qui n’a fait que grossir au fil des cinquante dernières années. Casa Tomada ouvre de la plus efficace des manières Pangaea, une exposition présentée jusqu’au 2 novembre à la Saatchi gallery, à Londres, dont le titre est directement inspiré du supercontinent qui réunissait l’ensemble des terres émergées de la planète il y a plus de 200 millions d’années ! Une façon originale et poétique, orchestrée par la commissaire d’origine argentine Gabriela Salgado, de mettre en lumière une création longtemps restée en marge – notamment pour la scène africaine – du monde de l’art occidental. A travers les œuvres d’une quinzaine d’artistes* – reconnus ou qualifiés de jeunes talents – africains et sud-américains de la collection de l’homme d’affaires Charles Saatchi, Pangaea offre une mise en parallèle d’histoires et de cultures différentes, qui ont cependant en commun non seulement d’avoir subi une domination coloniale, mais également d’avoir été, voire d’être encore, confrontées à des phénomènes de croissance urbaine rapide, de migrations et d’instabilité politique et économique. L’aperçu est – forcément – partiel mais témoigne admirablement du « dynamisme et de la portée de l’art contemporain d’Amérique latine et de celui d’Afrique, constate Gabriela Saldago, ici réunis par l’image utopique d’un territoire unifié ou Pangaea ».

GALERIE

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Assimilation 1, 3 & 7 (détail)

Lugares en Fuga

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Sans titre

Infinity

A Matter of Time