Dossier – Le textile, matière d’art

Textile est à la fois une texture et un texte : voici défini lapidairement et sans nuances la présence de cette matière dans le champ de l’art contemporain. Des fibres, même non tissées, les artistes s’emparent pour créer de nouvelles formes et de nouveaux discours. Ils inventent des langages au service de mythologies personnelles, racontent des histoires particulières à vocation universelle, s’inscrivent dans des courants féministes ou identitaires… Le tissu manufacturé ou le fil en pelote poursuivent quant à eux, depuis les années 1960, leur conquête des galeries et des musées jouant sur une gamme très étendue allant de l’intimité la plus profonde à la recherche esthétique la plus stricte. Alors que la 10e édition de la Triennale internationale des mini-textiles – devenue un rendez-vous attendu entre la création contemporaine textile et le public – bat actuellement son plein à Angers, nous mettons en ligne l’article central du deuxième numéro de l’e-magazine pour tablettes numériques d’ArtsHebdo|Médias, qui fait le point sur la place du textile dans l’art contemporain.

Il n’y a qu’au paradis où nous étions nus. Corps et âme. Depuis, nous avons appris à nous vêtir, à nous travestir. Corps et esprit. De la nécessité à se protéger, nous sommes passés à l’envie de nous différencier : vêtements de travail contre habits du dimanche, robe de baptême contre linceul, torchons contre serviettes, toile de jute contre toile de Jouy, coton contre soie… Depuis toujours, ou presque, l’homme a à voir avec la fibre. A la recherche de maîtrise technique, il a associé, au fil des siècles, le plaisir de la créativité jusqu’à atteindre, parfois, l’excellence. Parler de textile aujourd’hui dans le champ de l’art, c’est au préalable ne pas souffrir d’amnésie et accepter de contempler avec humilité certains travaux de passementerie, de dentellerie ou de couture, qui témoignent du fait que le génie ex nihilo n’existe pas. Si de nombreuses créations textiles relèvent du savoir-faire des métiers d’art, certaines ont su s’en émanciper pour rejoindre l’espace de la création artistique et d’autres encore sont nées, sans préméditation, des mains du peintre ou du sculpteur. Autrement dit, inutile de chercher ou de mettre dans une case les artistes contemporains qui ont fait le choix du tissu, du feutre, du fil, du vêtement ou de la laine. Chacun d’entre eux a ses raisons, son rythme, ses pratiques exclusives ou ponctuelles liés à une rencontre, à une histoire.

Silja Puranen
Circus Princess, Silja Puranen

Nous sommes pendant la Seconde Guerre mondiale, l’aviateur allemand se bat sur le front russe. Abattu, il s’écrase en Crimée. Voilà pour les faits. Recueilli par des nomades tatares, nourri de miel, recouvert de graisse et enroulé de couvertures en feutre, il survivra. Voilà pour la légende. Joseph Beuys puisera dans cet événement fondateur la sève d’une œuvre à caractère autobiographique et métaphorique. Le feutre protecteur rejoindra son travail dès le milieu des années 1960 et en deviendra un des emblèmes. A peu près à la même époque, une jeune artiste polonaise fait ses premiers pas à la Biennale internationale de la tapisserie de Lausanne. Elle n’y était pas destinée. C’est un prix remporté lors d’un concours de motifs de tissu qui poussera cette diplômée des Beaux-Arts de Varsovie, section peinture et dessin, à étudier le tissage. Son inventivité sera saisissante et ses imposantes constructions sculpturales tissées feront le tour du monde. Magdalena Abakanowicz a depuis travaillé nombre d’autres matières, mais elle demeure une grande figure tutélaire. « Je vois la fibre comme l’élément premier constituant le monde organique de notre planète, comme le plus grand mystère de notre environnement ; c’est de la fibre que sont issus tous les organismes vivants – la composition des plantes et nous-mêmes, notre système nerveux, notre code génétique, les canaux de nos veines, nos muscles », déclarait-elle, en 1978*. Ses pièces s’imposent comme des phénomènes naturels. De ceux qui fascinent l’homme.

Prendre la nature en exemple, lui ressembler, faire naître des hybridations nouvelles, voilà quelques-uns des jeux auxquels s’adonnent certains. Un intérêt qui remonte souvent à l’enfance, aux longs après-midi passés à observer les insectes ou à contempler les coquillages échoués sur la plage. « Une rondelle d’arbre, une feuille de chou, une tranche de thon, un nid d’oiseau… peuvent déclencher l’envie d’une forme », affirme Simone Pheulpin dont les sculptures de bandelettes de coton pliées et épinglées évoquent des coraux, l’écorce moussue d’un tronc ou encore des concrétions géologiques. Pratique exclusive qu’elle a adoptée en 1986. L’année suivante, Décade, une installation de dix pièces ayant exigé douze mois de travail et quelques crises de larmes, est présentée à Lausanne. La biennale sera, jusqu’à sa dernière édition en 1995, une référence.

Le tournant des années 1960

Dès le début des années 1960, le champ d’action du textile s’élargit. A la suite de Louise Bourgeois, de nombreux artistes s’emparent du médium. Il n’est désormais plus la peine de posséder une technique qui lui est directement liée. Le peintre Nöel Dolla puise dans la vie de tous les jours des éléments qui constituent peu à peu son vocabulaire formel : serpillière, drap, torchon, entre autres. Il les soustrait à leurs fonctions d’origine et les utilise pour interroger sans cesse la peinture, sa matérialité, ses modes d’apparition et de présentation. Bientôt, Annette Messager présente Proverbes, une série de sentences misogynes brodées sur des mouchoirs. « Je pense donc je suce », ironise-t-elle. Le textile lui offre un espace de libre expression. Elle dénonce la condition féminine tout en la critiquant – point n’est besoin d’être une brodeuse expérimentée pour cela. Auparavant, elle avait mis en scène des moineaux empaillés et habillés de tricots de laine (Le Repos des pensionnaires). A l’instar d’une ribambelle d’enfants, ils se soumettaient à l’autorité d’une maîtresse de pension capable de les élever, de les protéger et de les punir. En 1972, Supports/Surfaces fait scission, mais son influence sur la peinture est déjà indélébile. Claude Viallat a définitivement libéré la toile du châssis. Il peint sur toutes sortes de matières textiles. Les grandes lignes sont désormais tracées. Elles ne resteront pas parallèles ni ne finiront dans une impasse. Les développements seront évidemment nombreux.* Magdalena Abakanowicz, l’imaginaire et le monde organique, par Claude Gosselin. Vie des Arts, volume 27, N° 110, 1983, pages 43-45.

Astrid Méry Sinivassin, photo Zacharie Scheurer courtesy Collectif Ring
Quelque chose qu’un cowboy sait (détail), installation, Astrid Méry Sinivassin, 2012
Claude Viallat, photo J. Fabro
Sans titre (65 x 119 cm), Claude Viallat, 2012
La plasticienne Sandra D. Lecoq raconte, par exemple, que dans « le souvenir des gestes analytiques de déstructuration du tableau », initié par le mouvement né en 1969, elle décide, il y a quelques années, de tresser et de coudre ses chiffons d’atelier puis, très rapidement, des tissus de toutes les couleurs. Une nouvelle pratique qui ne manque pas de l’interroger : « Mon appartenance au genre féminin relève de l’accident, du hasard. Je ne peux cependant ignorer que la question du genre soit au cœur du travail textile. » Elle décide alors d’utiliser la portée symbolique du médium pour lutter contre tout type d’enfermement. Si l’emploi des tissus et des fibres, par un homme, est souvent à mettre en relation avec leurs potentialités expressives ou une signification politique et sociale, par une femme, il est presque toujours lié à une réflexion sur l’identité féminine. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le phénomène s’accentue à la fin des années 1960 et durant la décennie suivante. Les femmes artistes parlent alors de sexe, d’histoire autobiographique, de politique, de la société. Tout en affirmant leur identité, elles transforment leur mémoire personnelle en une mémoire collective.

Un univers encore très féminin

Citons l’œuvre de Marisa Merz, seule représentante féminine de l’Arte Povera. L’Italienne introduit dans le langage sculptural contemporain des techniques traditionnellement considérées comme appartenant à l’artisanat ou à un travail typiquement féminin. Le fil devient tricot ou crochet. Des pièces tricotées en fil de Nylon ou de cuivre évoquent la dimension familiale, des installations intègrent des objets personnels ou domestiques auxquels elles attribuent un nouveau rôle. Son discours est marqué par la présence de temporalités différentes : le présent « objectif », la mémoire affective liée à sa vie et une mémoire atavique qui met en exergue des archétypes attachés au domaine des femmes. « Aujourd’hui comme hier, l’univers textile reste très féminin. Dans mon travail, l’emploi du tissu est lié au corps, à la vie, la joie, la souffrance… Il vient évoquer, notamment, ses moments extrêmes et rares comme l’enfantement, la maladie ou la mort. Evénements durant lesquels draps, chiffons, serviettes, langes, linceuls… prennent une place importante », rebondit la plasticienne Emmanuelle Lauer. En Afrique, le tissu est très souvent une affaire d’hommes. Longtemps laissé aux ethnologues, l’intérêt pour l’art textile traditionnel africain a grandi à mesure que le monde de l’art contemporain s’en emparait. El Anatsui, Atta Kwami, Seydou Keïta, Barthélémy Toguo et Yinka Shonibare, pour ne citer qu’eux, y puisent plus ou moins directement. L’utilisation qu’ils en font est la plupart du temps inséparable d’un positionnement identitaire. Le tissu devient alors une marque de reconnaissance, d’appartenance à une tradition, à un pays, à une civilisation. « A travers mon travail, je célèbre mon identité, mes héritages en quelque sorte : l’africain et le colonial ; tout ce qui m’est proche, personnel, ma langue, aussi : le xhosa », témoigne le Sud-Africain Nicholas Hlobo.

A Angers, les mini-textiles s’en prennent à la Toile

Yinka Shonibare, photo Patrick Gries courtesy musée du quai Branly
La confession – Jardin d’amour, Yinka Shonibare, 2007
Pour sa septième édition consécutive à Angers, le musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine présente, jusqu’au 20 mai, la Xe Triennale internationale des mini-textiles, intitulée Too web or not to web. Quelque 68 œuvres, réalisées à partir de fil ou de sa symbolique – et dont la dimension ne doit pas excéder 12 x 12 x 12 cm –, sont à découvrir. Les artistes présents, célèbres ou émergents, sont originaires de 23 pays différents. Le thème du Web est traité par la grande majorité d’entre eux avec humour et poésie, comme pour mieux en soulever les points négatifs : de drôles de monstres peuplent la Toile…. L’homme n’est plus libre face à sa webcam, il est prisonnier du réseau qui, lui-même, apparaît souvent comme artificiel et suscitant des imbroglios. Le voyeurisme, l’intrusion dans notre intimité sont dénoncés. Un groupe d’œuvres, cependant, évoquent de façon plus sereine et conceptuelle l’idée du réseau et de la connexion. Chaque visiteur est invité à élire son coup de coeur et à voter pour désigner le Prix du public, l’œuvre désignée sera acquise par le musée.

musees.angers.fr

Toko Hayashi
Grow, Vêtement teinté, coupé et tissé (Sakiori), fils de papier (chaîne), moustiquaire japonaise et tulle, Toko Hayashi

« J’avais 17 ans quand ma mère m’a parlé de mes origines juives », confie Ewa Korczak-Tomaszewska. Ce n’est que bien des années plus tard que l’artiste polonaise traduira sa quête d’identité dans son œuvre. « Je me suis mise à penser à mes grands-parents, à mes ancêtres. » Ewa visite les cimetières juifs. Elle ne cherche personne en particulier, mais se découvre une grande famille. Elle confectionne alors des pierres tombales en tissu sur lesquelles elle brode des lettres de l’alphabet hébraïque. En 2000, 30 pièces investissent l’église baroque Sainte-Marie-Madeleine, à Lille. Depuis lors, les stèles sont devenues plus petites et viennent prendre place dans des coffrets en bois. Serrées les unes contre les autres, elles évoquent la réalité d’un cimetière juif d’Europe de l’Est. « Un fil tissé, un fil de vie, le symbole de la continuité. Tout est lié », affirme l’artiste. Impossible de ne pas évoquer, ici, le travail de Christian Boltanski, qui utilise des vêtements déjà portés comme autant de témoins du passé et analyse à travers eux la question de la représentabilité de l’Holocauste. Accompagnés de photos d’inconnus, placés dans des vitrines ou dans des boîtes, ils parlent d’absence, d’oubli, de reconnaissance. L’artiste met en présence des vêtements déjà portés et donc chargés d’une intimité singulière, qu’il noie dans la masse au point qu’ils en redeviennent totalement anonymes, avec des clichés photographiques de gens qui pourraient être identifiés mais ne le sont pas. La mémoire dans son œuvre est systématiquement mise en défaut. Est-il d’ailleurs possible de se souvenir vraiment ?

L’histoire essentielle de l’objet

« J’ai commencé à m’intéresser à mes photographies de famille, lorsqu’en feuilletant l’album de mon enfance, je me suis retrouvée submergée par une émotion dont je n’arrivais pas à déterminer l’origine. Ces photographies prises il y a 40 ans, et dont je ne me souvenais ni du moment de la prise de vue, ni de ce qui avait suivi ou précédé cet instant, réveillaient en moi une angoisse de quelque chose de familier et de totalement inconnu à la fois, cette étrangeté inquiétante dont parle Freud », raconte Carolle Benitah. La photographe marocaine installée à Marseille brode sur les clichés photographiques sa version des faits. « A chaque point, je troue le papier avec une aiguille. Chaque trou est une mise à mort de mes démons. C’est comme un exorcisme. Je perce le papier jusqu’à ce que je n’aie plus mal. J’utilise un fil rouge, qui est mon fil d’Ariane. Il me conduit dans les dédales de mon histoire passée. » Si Silja Puranen utilise également la photographie, sa démarche est tout autre. Point d’histoire personnelle à raconter mais l’utilisation de celle de l’objet découvert. « J’ai commencé à associer des transferts photographiques et toutes sortes de matières textiles dans les années 1990. Mes tissus et étoffes, je les trouve au marché aux puces ou dans des boutiques d’associations caritatives. Ce qui m’intéresse en eux, ce sont leur utilisation initiale, leur processus de fabrication ou leur mode d’entretien, le statut social qui leur est associé, etc. » En y apposant une image photographique, l’artiste finlandaise joue avec l’esthétique de l’objet pour créer une composition à vocation narrative.

Ewa Korczak-Tomaszewska
Au fil du temps, Ewa Korczak-Tomaszewska
Carolle Benitah
Les cafards, Carolle Benitah

L’utilisation de textiles usagés est une pratique très répandue. « Mon travail puise dans la culture populaire. J’aime créer des “rébus visuels” avec des draps de lit, clefs d’hôpital, mouchoirs en tissu imprimé ou brodé, trophées de chasse, épingles d’entomologie, hameçons, vaisselle, jouets, babioles en plastique…, que j’associe à des matériaux nobles tels que la soie, le velours, la laine… », précise Astrid Méry Sinivassin. Françoise Carré se focalise quant à elle sur les chemises qu’elle récupère auprès d’Emmaüs. « Il y a une transposition du regard, on entre dans l’univers de la métamorphose. En débutant ce travail de compositions planes, j’étais essentiellement préoccupée par une envie d’abstraction et le besoin de rendre vivante une matière déjà deux fois morte. » Le vêtement se transforme en matériau. Il devient méconnaissable sans pour autant perdre de la charge émotive inoculée en lui par ses différents propriétaires.

De la transformation à la mutation

L’exploration du vivant, voilà une sérieuse piste suivie par des artistes démiurges qui créent et nourrissent des univers en trois dimensions à la fois conceptuels et très organiques. Martine Schildge en fait partie. Ses propositions parlent de métamorphose, de mue. La plasticienne, qui toujours travaille en fonction d’un espace spécifique, dresse des maisons immaculées et habitées de formes indéfinissables, blanches elles aussi. Face à l’imminence de l’éclosion, le visiteur est saisi par l’étrangeté et l’esthétique de la scène. « Je cherche toujours à comprendre comment on habite son corps », déclare-t-elle. De la transformation à la mutation, il n’y a qu’un pas. Franchi aisément par Armelle Blary. « Utiliser des matières souples me permet d’approcher au mieux certains aspects du vivant. Leur présence induit naturellement une notion de vulnérabilité, d’éphémère. Pour moi, la forme et les matériaux d’une production dépendent d’une logique interne. C’est une imbrication savante et obscure entre ce qui relève du sens et ce qui relève du moyen d’expression. C’est cette réalité que je croise dans mes recherches. Evoquer les mutations physiques, psychiques, des êtres vivants suppose de mettre en scène une certaine fragilité de la forme », commente-t-elle. « Il y a toujours une lisière entre une chose et une autre, une membrane », affirme, quant à lui, Ernesto Neto. L’œuvre de l’artiste brésilien parle de cette limite, de ce point de jonction entre l’être et l’ailleurs. Ses vastes installations souples, mi-corps, mi-architecture, emplissent le lieu d’exposition et les visiteurs sont invités à les parcourir, à les connaître de l’intérieur, comme actuellement à l’espace Louis Vuitton, à Tokyo. Le toucher est essentiel, il permet une compréhension en profondeur et vient rappeler que le regard de l’homme s’arrête trop souvent à la surface des choses.

Ernesto Neto, photo Jérémy Souteyrat courtesy Espace Louis Vuitton de Tokyo
Vue de l’exposition Madness is part@of life (Tokyo), Ernesto Neto, 2012

L’avancée théorique de Méta-textile

En 2009, à Lausanne, fut organisé le colloque international Méta-textile, identité et histoire d’un médium artistique contemporain. Sous la direction des professeurs Marco Constantin et Tristan Weddigen, il examina l’identité du textile dans l’art contemporain, privilégiant les arts plastiques sans toutefois oublier l’architecture, la littérature, l’histoire et les sciences sociales. Cette rencontre esquissa une véritable théorie du textile en interrogeant tant sa dimension technique et matérielle que son rôle de médium et de métaphore. Il permit également d’identifier un discours textile dans l’art pour la seconde moitié du XXe siècle. Que le professeur Weddigen, qui nous a permis d’accéder aux actes de ce colloque, et Anne Röhl, qui a répondu à nos questions, soient ici remerciés. Anne Röhl travaille actuellement à la rédaction d’une thèse intitulée : Une iconologie du textile dans l’art et l’architecture.

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Crédits photos
Abakans, vue d’exposition au Centre@culturel de Chicago © Magdalena Abakanowicz, courtesy Mary Jane Jacob et Musée d’art contemporain de Chicago,Les cafards © Carolle Benitah,Ghost keeping (détail) © Istvan Csakany, photo S. Deman,Vue de l’exposition Madness is part@of life (Tokyo) © Ernesto Neto, photo Jérémy Souteyrat courtesy Espace Louis Vuitton de Tokyo,Au fil du temps © Ewa Korczak-Tomaszewska,Vert éthical (détail) © Françoise Carré,Résident, table en bois, sangle de tapissier et clous © Jérémy Gobé, courtesy Fondation Bullukian,Installation à Rambouillet © Martine Schildge,Eclipse (détail) © Simone Pheulpin,Eclipse © Simone Pheulpin,Eclipse © Simone Pheulpin,La confession – Jardin d’amour © Yinka Shonibare, photo Patrick Gries courtesy musée du quai Branly,La confession – Jardin d’amour (détail) © Yinka Shonibare, photo Patrick Gries courtesy musée du quai Branly,Circus Princess © Silja Puranen,Quelque chose qu’un cowboy sait (détail), installation © Astrid Méry Sinivassin, photo Zacharie Scheurer courtesy Collectif Ring,Sans titre © Claude Viallat, photo S. Deman,Grow, Vêtement teinté, coupé et tissé (Sakiori), fils de papier (chaîne), moustiquaire japonaise et tulle © Toko Hayashi,Sans titre (65 x 119 cm) © Claude Viallat, photo J. Fabro