Tout à la fois dessinateur, sculpteur, peintre, photographe, performeur, Hervé Paraponaris explore les sphères d’un environnement immédiat propice à l’expression d’un art qui s’exprime et s’épanouit sur le mode de l’appropriation, de la transformation, fût-ce sous forme de pied de nez. Bousculant la morale et les conventions, la métamorphose prend corps à travers de nombreuses manipulations, mais toujours le geste de l’artiste demeure ancré au propos. Générant de nouveaux territoires, de nouvelles images ou de nouvelles sensations, il repousse alors les frontières d’un espace artistique devenu trop exigu. Quel que soit leur lieu, ses interventions affichent une dimension politique, sociale ou économique. L’exposition Post production, présentée à la Galerieofmarseille fait écho à Tout ce que je vous ai volé, présentée en 1996 au musée d’Art contemporain à Marseille. Cette œuvre fondatrice défraya la chronique après la mise en garde à vue de l’artiste et du commissaire d’exposition Philippe Vergne, le premier accusé de vol, le second de recel ! L’installation présentait une collection d’objets anodins dérobés par l’artiste : 42 au total. Un sac de confettis, un œuf à repriser, un caleçon, un porte-voix…, chacun des objets était accompagné d’un cartel indiquant le nom du propriétaire ainsi que la date du larcin. Ce butin, confisqué par la justice suite à une plainte, s’évanouit alors pour ne plus reparaître. Aujourd’hui l’artiste entreprend la reconstitution de cette collection perdue et des événements qui ont finalement contribué à bâtir sa notoriété. Dessins d’objets disparus, peintures figurant les moments clefs du procès, photographies des lieux du « crime » : autant de prétextes pour donner naissance à de nouvelles œuvres et interroger le statut de l’objet comme celui de l’artiste. Ce soir à 19 heures, dans le cadre de la manifestation Art-O-Rama à la Friche Belle de Mai, Hervé Paraponaris et le musicien Philippe Petit présenteront une lecture performance, La bourse ou la vie, créée à partir des dépositions enregistrées lors de la garde à vue du plasticien. L’exposition à la Galerieofmarseille sera, quant à elle, inaugurée demain à 11 heures.

