Art(s) contemporain(s) & Jeunesse – Les idées cool de mars

C’est parti pour une nouvelle moisson d’idées de visites « art contemporain » à destination des enfants et des ados ou à partager tout simplement en famille un peu partout en France. Mais également au-delà de nos frontières, comme sur Internet. En ce mois de mars où les jours se font peu à peu plus lumineux, nous vous emmenons jusqu’à Caen et Marseille, en passant par Vaux-le-Vicomte ou encore Annecy. Conte, danse et chasse aux œufs sont au programme ! Bonne balade.

DU NORD AU SUD…

Frédéric Voisin
Brochure éditée pour les rencontres du 9e art d’Aix en Provence, Frédéric Voisin, 2014.

Même pas peur ! Le Musée des beaux-arts de Châlons-en-Champagne vous invite à la découverte de l’univers fantastique de Frédéric Voisin. Installé à Reims, l’artiste et illustrateur s’est pris de passion pour la linogravure. Il présente ici différentes séries réalisées entre 2009 et 2015 : L’Apocalypse, La Tour de Babel, Memento mori, Les Vanités, Les Dévoreuses d’âme et The Ugly Monsters – comprenez, « les horribles monstres » ! Créatures pop, démons multicolores, aliens bizarroïdes et autres dragons raviveront sans peine votre imagination. Une multitude d’activités tout public sont proposées parallèlement à l’exposition, comme une « chasse aux monstres », qui sera lancée du 20 au 30 avril à travers la ville : le jeu consistant à collectionner une trentaine de vignettes auprès des lieux culturels du centre-ville et des commerçants participants. Des animations à destination des enfants ainsi que des visites en famille et/ou contées sont également au programme jusqu’au 6 juin. Plus d’infos sur www.chalonsenchampagne.fr.

 

Agence Monadnock
Permanent model, Agence Monadnock, 2009.

Regards décalés sur l’architecture. Basée à Marseille, l’association Art-Cade accueille jusqu’au 9 avril dans son vaste espace d’exposition, situé en bordure de la place Jean-Jaurès, une manifestation originale orchestrée par l’agence d’architecture Marion Bernard et intitulée 25 architectes 5 absents. L’idée est de mettre en exergue des pratiques restées ouvertes en regard de la rigueur architecturale, illustrées par des plans, des maquettes et des croquis, ainsi que de la vidéo et du texte. Les notions de mouvement et d’expérience y sont centrales. Une visite interactive a été conçue spécialement pour les enfants, afin de leur faire découvrir le métier d’architecte. Différents ateliers – au prix de 15 euros – leur sont proposés le mercredi après-midi en fonction de leur âge : « Les p’tits archi’ : ma ville en lumière », à partir de 5 ans, « Les apprentis archi’ : Maison pliable et déployable », dès 7 ans, « Les architectes en herbe : atelier maquette » pour les plus de 12 ans et un atelier croquis et écriture pour les ados (15 ans et plus). Une visite en famille gratuite est organisée tous les samedis après-midi à 15 h 30. Infos et inscriptions à communication.artcade@gmail.com.

…ET D’OUEST EN EST

Florence Paradeis
Roll on, Florence Paradeis, 2001.

A Caen, le pari de l’ouverture. « A Frac Ouvert » est un dispositif pédagogique mis en place pendant quelques semaines, chaque année depuis 2008, dans les espaces d’exposition du Frac Normandie Caen. Pour sa 9e édition, qui se déroule jusqu’au 28 mars, celui-ci s’articule autour de l’exposition Nom d’un petit bonhomme, libre d’accès, conçue en écho au thème du projet départemental « Portrait(s)… en perspectives » proposé par l’Education Nationale aux enseignants du Calvados. Costumes et accessoires sont autant mis en lumière que les modèles, comme en témoignent les œuvres de Duane Michals, Philippe Ramette, Florence Paradeis, Valérie Jouve ou encore du duo Hippolyte Hentgen, qui nous entraînent dans des mondes faisant fi de toute temporalité et la part belle à l’imaginaire. Portrait et autoportrait, identité, figure de l’artiste, déguisement, burlesque sont quelques-uns des thèmes offerts à la réflexion du jeune public.

Quand art et sport font équipe. Performœurs est la deuxième étape d’un cycle de trois expositions dédiées à la relation entre l’art et le sport organisé à l’espace d’art contemporain L’Abbaye, à Annecy. Son intitulé emprunte bien sûr à la notion de performance – le dépassement de soi – qui sont au cœur de la pratique sportive et qui intéressent nombre de plasticiens. Les travaux de douze artistes sont réunis pour l’occasion. De la performance sportive, dont témoignent, chacune à sa manière les photographies de Valérie Belin et celles de Véronique Ellena, à la performance artistique, il n’y a parfois qu’un pas, comme le démontrent Stéphane Bérard – l’artiste expose le matériel utilisé en 1998 à Nagano, au Japon, pour Tentative de participation aux jeux Olympiques d’hiver 1998 – et Roderick Buchanan – Chasing 1000 (1994) est une vidéo rendant compte d’un pari pris avec un ami d’exécuter mille passes de ballon avec la tête. Deux œuvres invitent plus particulièrement à l’interaction : Dispositif pour lancer des ballons de basket (1998), de Lilian Bourgeat, et All Around (2007), une table de ping-pong circulaire signée Marco Godinho. Des visites commentées gratuites sont proposées tous les samedis à 15 h jusqu’au 17 avril.

L’INCONTOURNABLE PARIS…

Axelle Lagier & Julien Gaillac, photo Isabelle Chapuis et Alexis Pichot
Whouhaou, Axelle Lagier & Julien Gaillac.

Lâcher prise à Beaubourg. Tout au long de l’année, le Centre Pompidou organise des manifestions éphémères et des activités récurrentes à l’adresse des plus jeunes. Du samedi 12 mars au dimanche 12 avril, le Studio 13/16 – espace dédié aux adolescents – devient le théâtre d’une installation immersive, visuelle et sonore, dédiée au mouvement. Expérience de danse et d’expression libre, Whouhaou a été conçue par les chorégraphes Axelle Lagier et Julien Gaillac. Le public est invité à pénétrer au cœur d’un dispositif à 360° où, « stimulé par des sons, guidés par des images et des lumières, il retrouve sa liberté corporelle et le goût du mouvement », explique le duo. Une occasion unique de se glisser dans la peau d’un danseur et de devenir un performeur. A vivre seul, en famille ou entre amis. Le Studio 13/16 est ouvert gratuitement et sans réservation – dans la limite des places disponibles –les mercredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h et tous les jours pendant les vacances scolaires.

Les Kids à l’honneur sur DDessin. « Les Kids » est un tout nouveau programme de visites et de sensibilisation à l’art destiné aux enfants de 8 à 12 ans et initié par Christophe Delavault, co-directeur artistique de DDessin, qui accueille cette année, comme à son habitude, une vingtaine de galeries sous la verrière de l’Atelier Richelieu, du 1er au 3 avril. Cette édition 2016 du salon sera le théâtre du premier événement organisé dans le cadre du programme, offrant une opportunité au jeune public d’explorer gratuitement et de manière ludique la manifestation et ses multiples propositions. Parmi elles, une exposition thématique, Regards sur la Planète, qui réunit un ensemble de dessins évoquant l’environnement et la nature, un focus autour de l’œuvre de François Réau, désigné Coup de cœur DDessin 2016, ou encore le Corner Illustrateurs, qui mettra en lumière le travail de quatre jeunes talents – Marie Boralevi, Margot Denvers, Hadrien Durand-Baïssas, et Christelle Téa. Gratuite mais sur réservation obligatoire, la visite aura lieu le dimanche 3 avril à 11 h 30.

…ET SES ENVIRONS

Stéphanie Solinas
Sans titre (M. Bertillon), Stéphanie Solinas, 2011.

Cadavre exquis photographique. Fourrure, vitrine, photographie est le titre insolite de la nouvelle exposition du Centre Photographique d’Ile-de-France, inaugurée ce samedi 12 mars à Pontault-Combault, qui voit dialoguer et se répondre deux approches différentes du médium photographique à travers les travaux de Gilles Saussier et de Stéphanie Solinas, tous deux s’intéressant à la question de l’identité. C’est également l’intitulé d’une œuvre réalisée conjointement par les deux artistes, sorte de cadavre exquis doublement autobiographique. A découvrir jusqu’au 29 mai. Un samedi par mois, le CPIF invite son public familial à explorer de manière ludique ses espaces d’exposition et l’univers des artistes invités. Se creuser les méninges sur une énigme, se laisser captiver par un conte, s’exprimer crayon ou appareil photo en main sont parmi les activités proposées. Gratuit et ouvert à tous à partir de 5 ans, sur inscription au 01 70 05 49 82), le prochain « Sam’di en famille » aura lieu le 26 mars à 15 h. Toujours à 15 h, et tous les dimanches en libre accès, est organisée une visite commentée.

Pâques au château. C’est à une double chasse à l’œuf singulière que vous convie le château de Vaux-le-Vicomte, en Seine-et-Marne, pendant le week-end de Pâques. Aux quatre coins du parc, un jeu de piste, ponctué d’ateliers gourmands, vous fera découvrir les traditions pascales de nos voisins anglais et allemand, mais aussi celles ayant cours en Ukraine et au Québec ! L’occasion également d’observer le travail de six artistes invités en résidence au château. Vincent Abadie Hafez, Kashink, Otezki, Mina Hamada, Charlotte L’Harmeroult et Djamal Oulkadi réinterprèteront in situ la tradition de l’œuf peint. Rendez-vous est donné du samedi 26 au lundi 28 mars, de 10 h à 18 h. Tarif plein : 17,50 euros ; Tarif jardin : 10,50 euros (gratuit pour les moins de 6 ans). La chasse au trésor et l’accès à la performance des artistes sont inclus dans le tarif plein/réduit. Le tarif jardin donne accès à la chasse au trésor.

A L’AIR LIBRE

matali crasset
Le Nichoir, matali crasset.

Faire étape « chez » matali crasset. Posé au milieu des bois, à Fresnes-au-Mont (52), Le Nichoir a été imaginé comme une œuvre d’art mise à disposition des promeneurs pour s’y détendre. Elle est l’une des quatre maisons sylvestres – avec La Noisette, La Chrysalide et Le Champignon – réalisées par la designer matali crasset et comptant parmi les étapes essentielles sur les sentiers du Vent des Forêts. Deux d’entre elles peuvent être louées pour y passer la nuit. Lancé il y a plus de 15 ans par six villages de la Meuse, le projet consiste à inviter des artistes en résidence pour créer des œuvres in situ. Une centaine de pièces sont aujourd’hui visibles le long de 45 km de sentiers balisés et accessibles à tous de mars à septembre. Différents chemins sont proposés, à découvrir d’un clic.

Un zoo pas comme les autres. Bly le bison, Safa la girafe, Sinha le lion, Kumi le zèbre, Wakuu le gorille… Ils sont douze représentants du monde animal à peupler un zoo singulier, inauguré cette année sur les bords de l’étang de l’Olivier, à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Douze figures en résine, plus colorées les unes que les autres, fruits de l’imagination d’une dizaine d’artistes et collectifs, pour certains issus de l’univers des arts urbains, à l’image de Skunkdog, JonOne ou encore du collectif Lartmada. Près de chaque pièce, de plus amples informations – sur l’animal comme sur le plasticien – sont proposées à la lecture. Les possesseurs de smartphones ou de tablettes tactiles sont quant à eux invités à flasher les QR codes et autres tags NFC pour poursuivre la visite sur le mode interactif ! Plus d’infos sur www.istres-tourisme.com.

CHEZ NOS VOISINS EUROPÉENS

Sara Conti
Dessin signé Sara Conti (exposition Illustre).

Au pays des contes. Du 12 mars au 28 août, le Centre de la gravure et de l’image imprimée de La Louvière, près de Mons en Belgique, se propose d’explorer les liens noués entre création contemporaine et l’univers des contes. Forêts mystérieuses et chemins tortueux, héros fascinantset monstres fabuleux peuplent ainsi les cimaises de l’exposition Illustre, véritable invitation à plonger dans l’imaginaire pour un singulier voyage intérieur. Tous originaires de la région du Hainaut, la vingtaine de plasticiens et illustrateurs invités initient une conversation aux codes inédits, où les livres sont exposés et les œuvres à consulter. Visites guidées et/ou contées, parcours ludiques, ateliers, stages, temps réservés aux familles, l’institution propose une grande diversité de formats d’accueil pour les plus jeunes, à découvrir sur son site Internet.

Tous les chemins mènent au Macba ! Du Chat signé Fernando Botero (photo d’ouverture) aux allumettes géantes (Los Mistos) du duo Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen (1942-2009), en passant par les différents hommages rendus à la ville et ses habitants par Antoni Llena i Font, Barcelone réserve d’innombrables surprises aux amateurs de sculptures et installations dans l’espace public. Quel que soit le parcours emprunté, vos pas vous guideront logiquement vers l’incontournable Macba, le musée d’art contemporain de la ville dont les récentes acquisitions sont présentées, jusqu’au 30 mai, dans le cadre de Desires and Necessities. Celles-ci témoignent de la large place occupée par la jeune création du Proche et du Moyen-Orient, représentée notamment par les Libanais Ali Cherri et Walid Raad, l’Egyptien Wael Chawki, le Marocain Younes Rahmoun ou encore l’Algérien Oussama Tabti. Différentes activités sont destinées aux familles. En ce moment, le Macba propose par exemple, tous les samedis à 11 h jusqu’au 2 avril, un atelier s’adressant plus particulièrement aux enfants de un à cinq ans sur le thème « Que veut dire grand ? ».

SUR LA TOILE

Tate Kids
Capture d’écran du site Tate Kids.

Le Grand Palais mène le jeu. Chacune de ses expositions parisiennes est l’occasion d’imaginer des activités ludiques et numériques spécifiques. A l’occasion de Carambolages, qui réunit jusqu’au 4 juillet figures de l’histoire de l’art et de la création contemporaine, le Grand Palais propose par exemple le jeu « Carambolez ! ». Pour Monumenta 2014, ses équipes avaient conçu un jeu des sept différences autour de l’œuvre d’Ilya et Emilia Kabakov. L’ensemble des propositions est à retrouver sur www.jeunepublic.grandpalais.fr.

Retomber en enfance grâce à la Tate. Des vidéos emmenant à la rencontre d’artistes, des entrées faciles sur différents thèmes de l’histoire de l’art, un agenda spécial famille, des jeux, la possibilité de créer sa propre galerie d’œuvres, telles sont les propositions phares autour desquelles s’articule le magnifique site pensé par la Tate Gallery londonienne pour les enfants et leurs parents. Y surfer sans modération !

Crédits photos

Image d’ouverture : El Gato (à Barcelone), Fernando Botero, 1990 © Fernando Botero – Hello’Monsters © Frédéric Voisin – Permanent model © Agence Monadnock – Roll on © Florence Paradeis – Whouhaou © Axelle Lagier & Julien Gaillac, photo Isabelle Chapuis et Alexis Pichot – Sans titre (M. Bertillon) © Stéphanie Solinas – Le Nichoir © matali crasset – Exposition Illustre © Sara Conti –  © Tate Gallery

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