Inaugurées début février, plusieurs expositions sont à découvrir jusqu’à l’été au Centre de création numérique d’Issy-les-Moulineaux. Fidèle à sa volonté d’éclectisme et d’ouverture aux jeunes talents au même titre qu’aux artistes déjà reconnus dans le domaine des médias numériques, Le Cube offre ainsi l’occasion de s’immerger au cœur de la forêt primaire par le biais d’une étonnante installation baptisée L’Orgue Végétal, de plonger dans l’univers du dessinateur belge Dominique Maes, ou encore de s’interroger sur les conséquences de nos modes de vie dans le cadre de l’exposition collective System Failure. Petite visite guidée.
Faire rugir les plantes vertes. Fruit d’une collaboration pluridisciplinaire entre le collectif Bam, le plasticien végétal Duy Anh Nhan Duc, le créateur musical Ee Choon et les équipes du Wild-Touch Lab – créé par le réalisateur Luc Jacquet, ce laboratoire conçoit des projets multimédias dédiés aux grands enjeux de la protection et de la conservation de la nature –, L’Orgue Végétal est une installation qui offre une immersion sonore dans les forêts primaires, avec pour objectif de sensibiliser le public de manière ludique – celui-ci est invité à toucher différentes plantes empotées dans des tubes de bambou – au fonctionnement et au rôle du végétal sur notre planète. Le samedi 21 mai, le Wild-Touch Lab vous convie (de 11 h à 17 h) à une rencontre autour de l’orgue et du jeu « Pinnguak, l’Arctique », une initiation naturaliste et ludique à la vie sur la banquise conçue suite à une multitude d’ateliers sur le sujet réalisés dans le cadre de la COP21.
Du stylo Bic à la tablette numérique. Avec Bleu de toi, les amateurs de dessin peuvent ainsi non seulement admirer les planches originales de l’album du même nom, conçu au stylo Bic par l’illustrateur et conteur belge Dominique Maes, mais également profiter de l’exposition interactive qu’il a concocté avec les éditions CotCotCot-apps.com : celle-ci révèle, au fil d’un mystérieux labyrinthe, quelques secrets de fabrication liés à l’apport de la musique dans la narration, le codage ou encore les techniques du dessin. Jusqu’au vendredi 4 mars, des visites interactives de l’exposition, en accès libre, sont organisées de 15 h à 16 h. Sur cette même plage horaire, samedi 5 mars, Dominique Maes animera l’atelier « Mode d’emploi utopique de création d’histoires », accessible dès l’âge de 6 ans. Gratuit avec le Pass Cube, l’atelier coûte cinq euros pour les non adhérents (parents et enfants compris).
Chercher le bug. System Failure est une exposition collective alliant photographie et vidéo qui invite à la réflexion sur notre propension à reproduire les mêmes erreurs, en pointant les défaillances d’un mode de vie que nous avons nous-mêmes mis en place. Le voyage de Bendito Machine 4, héros du film d’animation éponyme tout en ombres chinoises du Sud-Américain Jossie Malis, nous met ainsi en garde contre l’asservissement de l’homme par le travail, tandis que The people who never stop, du Français Florian Piento, met en scène l’irréductibilité des citadins japonais, que ni les tsunamis, ni la catastrophe nucléaire de Fukushima, ni les tremblements de terre, ne semblent arrêter. Habana, le dernier opus en noir et blanc d’Edouard Salier, nous offre une visite guidée singulière, menée par Lazaro – un gamin du ghetto – dans une La Havane futuriste et post-apocalyptique. Avant d’anticiper l’Inversion de Pôle – parmi les pièces maîtresses – dans les photographies de François Ronsiaux, un détour s’impose pour découvrir Greenfields, le projet vidéo de fin d’études de cinq étudiants issus de l’école d’animation valenciennoise Supinfocom, qui questionnent cruellement notre rapport à la liberté et nos choix pour la conserver.