Tobias Spichtig | Love and die

Dans le cadre de son exposition dans la synagogue, Tobias Spichtig a tout d’abord tenu à s’approprier le bâtiment, comme n’importe quel objet qu’il récupère habituellement pour faire œuvre, image, sculpture…, afin de l’incorporer à l’ensemble qu’il propose à cette occasion. Elle est réexploitée tel un objet de deuxième main, ayant déjà eu plusieurs vies, à savoir un lieu de culte en fonction pendant un siècle reconverti ensuite en espace culturel au début des années 1990. L’artiste fait d’elle un théâtre dans lequel sont installées ses peintures et sculptures, ces « fantômes » qui hanteront et habitent l’espace d’exposition pendant trois mois. Faisant écho à cette vision stratifiée du bâtiment, des peintures (pouvant être qualifiées de « gestuelles ») sont réalisées avec des images d’objets trouvés, usés, souvent hors d’usage, parfois prises en photo par l’artiste lui-même ou extraites de la culture populaire ; de même, des sculptures, reproduisant la forme du corps humain grâce à des vêtements usés, imprégnés de résine, occupent l’espace de leur présence énigmatique. Visuel : Theresa, Tobias Spichtig, 2018.