Tjeerd Alkema | ANTIQUITÉS (Les) Sont toujours de fabrication moderne

« Le Frac Occitanie Montpellier, en partenariat avec la galerie AL/MA, s’engage dans une double exposition de Tjeerd Alkema, qui vit et travaille à Nîmes. (...) Elle offre un panorama riche de ses productions de Tjeerd Alkema, avec certaines pièces cardinales dans son parcours (dont le Disque blanc de 1982, collection du Frac OM, déclinaison du mur “anamorphosé” de la Galerie Medamothi à Montpellier en 1981). Des premières installations des années 1960 aux sculptures anamorphiques qu’il n’a cessé de perfectionner depuis le début des années 1980, des trop méconnus films Super 8 des années 1970 aux dernières déclinaisons sculpturales reprenant la technique du coffrage, ou encore des superbes dessins au crayon aux variations en métal sur le “cube de Necker” des années 2000, tout le panel des moyens mis en œuvre par l’artiste pour interroger notre représentation de l’espace est déployé. Pour Tjeerd Alkema, le sentiment de la spatialité paraît bien relever d’une remémoration. Ainsi faut-il comprendre le titre ironique de cette exposition, proposé par l’artiste citant le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert : Antiquités (Les) Sont toujours de fabrication moderne. Ni le sentiment du présent, ni le fantasme de l’immédiateté, ne peuvent échapper à la temporalité. L’espace n’est jamais une dimension qui se résume à l’instant sensible, il est une représentation résultant d’une superposition d’innombrables strates, convergentes ou divergentes. La fonction de l’art est de les rendre perceptibles, et de suggérer la dynamique qui les inscrit dans notre corps. Ainsi, l’expérience artistique est l’occasion de saisir combien la perception la plus “courante” est fondée sur une mémoire, comme celle qu’offrent (contrairement aux “idées reçues”) les antiquités. » Emmanuel Latreille, directeur du Frac Occitanie Montpellier. Visuel : Détail d’un dessin signé Tjeerd Alkema.