Shéhérazade, la nuit | Exposition collective

Ô public bienheureux, on raconte que dans un monde en proie à de multiples crises, des artistes se proposent d’écrire des fictions inspirées des réalités dans lesquelles ils et elles vivent. Des fictions envisagées comme des outils critiques d’émancipation face aux systèmes d’oppression et d’exploitation qui constituent aujourd’hui encore la matrice de nos façons d’agir et de penser. On raconte encore qu’ils et elles tentent de mettre en mythes et en fables les croyances et les désirs qui nous animent pour composer d’autres mondes et frayer de nouveaux devenirs, individuels et collectifs. Dans leurs œuvres, une androïde activiste discute sexualité avec des plants de soja transgénique, une île vierge de toute empreinte humaine émerge de l’océan face à un territoire contaminé, des tigres-garous bondissent sur la domination coloniale, des femmes et des hommes politiques sont dotés d’empathie… Tissant des récits comme des paniers, ils et elles éprouvent le potentiel de transformation du réel par la fiction et nous invitent à nous doter d’un nouvel imaginaire du pouvoir qui assure une meilleure capacité d’action sur nos formes sociales actuelles. Déployée dans les espaces du niveau 1 du Palais de Tokyo, l’exposition réunit des œuvres de six artistes : Minia Biabiany (Guadeloupe), Miguel Gomes (Portugal), Ho Tzu Nyen (Singapour), Pedro Neves Marques (Portugal), Lieko Shiga (Japon) et Ana Vaz (Brésil). Elle s’articule en un ensemble d’expositions monographiques qui se répondent et composent autant de chapitres poreux entre différents contextes géopolitiques : de l’Europe au Brésil, des Caraïbes au Japon et à l’Asie du Sud-Est. Visuel > Affiche de l'exposition.