Rachel Marks | innergration

Chaque année, à la même époque, se produit un phénomène étrange entre le nord de l’Amérique et le Mexique. Par millions, des papillons Monarques – à la couleur orange, striée de noir – quittent leur territoire pour migrer sur plus de 4.000 kms vers une région du Mexique, dans un endroit précis, toujours le même. Fascinée par ce phénomène et portée par le désir de confronter sa pratique à ce mystère de la nature dans une expérience sensible, Rachel Marks est partie au Mexique en février dernier s’immerger au cœur de cette migration. Pour sa première exposition personnelle à under construction gallery, elle présente un ensemble de pièces liées à ce projet et réinvente un parcours des différentes étapes de ce périple, qui fut tout autant un déplacement dans l’espace physique qu’un intense voyage intérieur. Si l’installation repose sur l’intention de faire un lien entre la science et la poésie, la prédestination et la fragilité, elle prend comme point de départ la gestation du projet, notamment avec le cocon (ou la chrysalide), forme symbolique de repli avant la métamorphose. On aurait pu en préambule remonter plus loin encore dans le temps, bien en amont de ce voyage au Mexique. Car chez l'artiste, l’art est indissociable de la vie - à moins que ce ne soit l’inverse - la vie, sa vie, est totalement concomitante à son art. Une force vive, inscrite dans ses gènes, qui s’impose à elle, donne sens à ses actes et génère son travail artistique. Son ADN, aussi inexplicable que celle du Monarque lui semble-t- il, est comme une "voix (voie) intérieure " en laquelle elle a totale confiance et qui la guide dans ce cheminement.