Quand je n’aurai plus de feuille, j’écrirai sur le blanc de l’œil

L’exposition collective Quand je n’aurai plus de feuille, j’écrirai sur le blanc de l’œil réunit les artistes M’Barek Bouhchichi, Abdessamad El Montassir et Sara Ouhaddou, dont les œuvres mettent en lumière des narrations fondamentales mais inconsidérées qui circulent entre les lignes de pratiques artisanales et poétiques au Maroc. Depuis plusieurs années, l’écriture de l’Histoire est remise en question par la prise en considération d’archives manquantes, fugitives ou écartées qui viennent troubler notre rapport à des positions que l’on pensait objectives et immuables. C’est dans ce contexte et à son échelle que l’exposition  nous amène vers des récits cachés ou considérés comme marginaux et à leurs pouvoirs émancipateurs dans nos sociétés contemporaines. Elle invite trois artistes qui s’intéressent aux potentiels des pratiques artisanales et de l’oralité ; pratiques qui, au-delà de l’ornement ou de la célébration, transmettent des messages et des récits fondamentaux pour les communautés. Si ces savoirs et leurs contextes sont mis dans l’ombre de formes historiographiques plus admises et se perdent dans les chaînes de production de pensée, M’Barek Bouhchichi, Abdessamad El Montassir et Sara Ouhaddou proposent de revenir à ces expressions ancestrales de savoirs, gratter leur surface pour nous plonger dans les interstices ainsi ouverts des récits et contextes qu’elles portent. Visuel > M’Barek Bouhchichi, Re-enactment Act III, 2020. Sculpture composite : muqarnas et alphabet géométrique. Bois, peinture et cuivre jaune, dimensions variables. Courtesy de l’artiste.