Pierre Clement | Above top secret

« L’exposition trouve sa correspondance la plus littérale dans le quotidien et l’imaginaire de Pierre Clement. On visualise l’artiste dans son studio, derrière son ordinateur, fouillant les sites survivalistes, surfant sur les conspirationnistes, parmi lesquels Above top secret : “Le plus vieux site de pessimistes. Il parle de tout sans aucune hiérarchie, de la biologie à Donald Trump, en passant par l’ufologie”. (...) Mélange d’une bande son dramatique, Clement additionne à la manière de Jack Foley en post-production, les effets d’un quotidien géo-manipulé : ouragans photocopiés, vues de désert, imagerie satellite, viseur/mire de cockpit d’avions de chasse, œil de cyclone, antennes relais 4G ou autres seringues. Il intègre en transparence, différents calques de la fiction, de la reconstitution jusqu’au drame. “Je mélange des couches, je les associe. On les retrouve dans les gestes que j’utilise, dans le choix des matériaux. Elles m’échappent, elles s’organisent ; il y a une trame, une grille. J’échantillonne, je séquence.” Dans l’espace d’exposition, six grands formats sur châssis bois, font face à six sculptures, un accrochage dans la pure tradition classique ; de petits arbustes en lévitation : des coraux composés de seringues piquées entre elles et suspendues sur ressorts. Chacune de ces pièces sont travaillées comme des organismes expansifs, constitués d’éléments juxtaposés créant un effet visuel, une distorsion. Ils donnent au spectateur une impression de mouvement ou d’images cachées. Clement provoque chez le regardeur une forme de syndrome du voyageur, évoquant un trouble psychique passager due à la confrontation avec la réalité. » Anissa Touati, commissaire d’exposition. Visuel : © Pierre Clement.