Philippe Decrauzat | Delay

« Delay, la nouvelle série de peintures de Philippe Decrauzat, nous porte à penser que son renouvellement esthétique est en marche, sans toutefois bousculer son vocabulaire, une histoire qu’il cultive depuis ses débuts. Si la forme demeure immuable, sa spatialité s’accommode d’un noyau central issu d’une même matrice. Son approche esthétique joue de cette ressemblance formelle chère à Heidegger s’interrogeant à propos de cette question fondamentale du genre humain à se structurer par sa temporalité et sa relation au temps. J’en veux pour référence la ressemblance que Decrauzat dévoile au sein de cette exposition où les 5 peintures offrent à la convoitise du spectateur des formats, certes différents, mais qui s’inscrivent dans une même logique, une ressemblance formelle saisie à différents moments. Le visible et l’invisible. (...) Decrauzat ne s’éloigne que rarement de ses fondamentaux, l’image, le son, le film : le 24 images par seconde font partie intégrante de ces idiomes dans lesquels il distille son rapport au temps ; fraction de temps, 24 heures, notion symbolique, compte-rendu de l’espace et du monde vécus. Une histoire allégorique liée à la temporalité de son langage. Pas de gesticulation émotionnelle, il n’y a rien ici qui ramène au signe artificiel tentant de réduire ce langage à l’expression des émotions. » René-Julien Praz, galeriste. Visuel : Vue de l’exposition Delay, Philippe Decrauzat, 2017.