Le paradoxe du cartel | Exposition collective

« Toute œuvre exposée dans une institution est identifiée par ce que les musées d’art nomment communément un “cartel” affiché auprès de l’œuvre. (...) La plupart du temps, les informations qui s’y trouvent sont toujours concises et composent une fiche d’identité de l’œuvre en mentionnant : son auteur ou son groupe culturel d’appartenance, son intitulé ou titre, le lieu et la date de production, les matériaux et techniques de fabrication, lorsqu’il s’agit d’une œuvre présentée dans une institution muséale est indiqué également  son mode d’acquisition (achat, donation, dation, fouilles archéologiques, etc.), sa date d’entrée au musée et son numéro d’inventaire. Son texte se doit d’être le plus scientifique possible. (...) Vecteur de sens, chargé de rendre intelligibles et cohérents le parcours et le regard posés sur l'objet exposé, le cartel peut aussi endosser une fonction symbolique, proférant un discours latent qui se situe au-delà de sa simple mission d'étiquetage, de signalisation et d'explication. Il peut prendre une part active à l'édification des musées, ou des lieux d’expositions qui l’utilisent. Que les cartels offrent une apparence de neutralité ou qu'ils revendiquent au contraire tacitement leur statut “militant”, ils sont pensés comme l'un des éléments clés de la médiation. Leur présence (ou absence) n’en souligne-t-elle pas la dichotomie présente : la connotation et la dénotation, le signifiant et le signifié, le contenant et son contenu, l'implicite et l'explicite du discours ? (...) Si, selon différentes études réalisées par des musées, un visiteur stationne en moyenne entre 13 et 30 secondes devant une œuvre d'art dont pas moins de 11 secondes devant son cartel… l’exposition Le paradoxe du cartel permet de soulever l’ambigüité portée sur la définition du cartel  ainsi que certaines problématiques entourant la médiation de l’art contemporain. Les contours de l’art deviennent parfois plus intéressants que l’art même. Ainsi le cartel ici fait œuvre… Toutefois si le cartel devient œuvre, que devient l’œuvre ? » Isabelle de Maison Rouge, commissaire de l’exposition. Avec Actions Anonymes S.A, Julien Beneyton, Corine Borgnet, Katia Bourdarel, Jérôme Cavaliere, Philippe Cazal, Sylvain Ciavaldini, Arnaud Cohen, Jean Daviot, Damien Dion, Yann Dumoget Ernest T, Thierry Fournier, Bérangère Henin, Daphné Lalonde, Luc Lapraye, Eric Etourneau, Isabelle Levenez, Popy-Loly De Monteysson, Simon Nicaise, Anthony Peskine, Pierre Petit Hubert Renard, Pascaline Rey, Stéphanie Rollin & David Brognon, Benjamin Sabatier, Jeanne Susplugas, Agnès Thurnauer, Tatiana Wolska et Dana Wyse.