Œuvre aux singuliers | Exposition collective

Le XXe siècle a accru et démultiplié ce que le XIXe avait commencé :  une division de ce que l’on appelait « art » en une infinité de styles  (impressionnisme, cubisme…). Progressivement, le rapport à l’objet de l’art, ce qu’on appelle  l’œuvre, s’est distendu en faveur d’une instrumentalisation de celui-ci au profit «d’attitudes», de «performances» etc. L’objet ou œuvre n’est plus le terme et la  raison du processus artistique ; il est devenu une sorte d’argument,  le moment passager d’une démarche qui ne l’utilise qu’au titre  d’alibi. Walter Benjamin est le premier à avoir noté ce phénomène en  parlant d’une «perte de l’aura», c’est-à-dire du propre de l’œuvre,  que la «reproductibilité technique» anéantit. Cependant il est difficile de savoir si dans la pensée de Benjamin  cette perte est définitive ou si elle est, comme dans le combat  idéologique, une qualité condamnée par une certaine détermination  historique, ou bien une qualité qui possède en elle suffisamment de  force pour s’opposer à cette détermination et la dépasser. L’exposition que nous proposons s’engage dans la voie de ce  dépassement : en juxtaposant dans un même espace des œuvres peintes ou  sculptées qui n’ont aucun lien thématique ni stylistique, ni formel. Chacune de ces œuvres relève d’une démarche individuelle qui échappe à  tout classement. Leur point commun est de maintenir la qualité de présence et de  plénitude qui caractérise et a caractérisé l’œuvre d’art au cours de  l’histoire. Avec : Martin Barré , Christian Bonnefoi, Erik Dietman, Norman Dilworth, Jean-Pierre Pincemin, François Rouan,  Claude Viallat, Jan Voss. Visuel : Vue de l'exposition : Jan Voss, Claude Viallat, Jean-Pierre Pincemin, Christian Bonnefoi & Erik Dietman