Kader Attia | Mémoire de l’oubli

Historiques et politiques, les œuvres de Kader Attia s’inscrivent dans un dialogue contemporain et prennent part au débat. Elles ont par ailleurs une forte résonance dans l’histoire de la collection Francès sur un des sujets qui la nourrit et la passionne : les excès de l’humanité. L’œuvre entière de Kader Attia attise les émotions et invite à l’approfondissement de toute réflexion. Pour Mémoire de l’Oubli, l’artiste aborde les thématiques de la mémoire, de la réparation et de l’effacement. Il puise dans les archives de l’histoire, les failles de l’humanité et ses récits personnels. Il extrait et révèle les traumatismes pour ensuite les valoriser et les réparer. Convoquant son vécu et sa culture orientale, Kader Attia traite du déracinement et de la perte d’identité dont le déni et le traumatisme sont parmi les conséquences directes de ces épreuves. Les notions de culture et de connaissance apparaissent alors comme des réponses, des actes de résistance. La mémoire entre en jeu, elle est au cœur du travail de l’artiste. Scrutée et analysée par celui-ci, elle fascine par ses nombreuses capacités, dont celle d’oublier certains traumas, puis de les faire réapparaitre. Les blessures physiques ou psychiques ne sont jamais totalement effacées et les nier seraient dramatiques, d’autant plus qu’elles se révèlent dans la mise en place d’un processus de transmission. Kader Attia tient un discours cicatriciel sur la vie et ce qu’elle engendre. Comme des miroirs, ses œuvres réfléchissent nos craintes et nos blessures mais nous font entrevoir la possibilité d’un salut. Visuel : Untitled, Kader Attia, 2017. Photo Ela Bialkowska, courtesy galleria Continua.