Ida Tursic & Wilfried Mille | Bianco Bichon, Nero Madonna e altre distruzioni liriche

Tout a commencé au début des années 2000 par un processus d’accumulation et une pratique empirique dans l’atelier et pourtant, pour Ida Tursic et Wilfried Mille, faire est avant tout penser, définir la manière dont ils fabriquent et pensent en peinture. En référence au cours qui clôtura l’enseignement de Maurice Merleau-Ponty en 1960-61 au Collège de France, les artistes définissent cela comme une véritable lettre d’amour adressée à la peinture. Plus particulièrement, le primat de la perception1, affirmé dans la phénoménologie du philosophe français, semble être devenu la matière du travail quotidien dans l’atelier des artistes à la fois dans l’exploration d’un langage qui se redéfinit chaque fois dans l’acte même de formuler une pensée nouvelle, et également dans la relation dynamique entre la conscience, le monde, l’histoire, les dynamiques interpersonnelles desquelles naissent leurs œuvres. Un art de faire (dans les mains) et de penser (dans la tête). Et une peinture, qui aborde également la question du comment peindre à deux, avec les superpositions, interpénétrations, complémentarités et contradictions subséquentes d’un dédoublement constitutif. Une question de proximité et donc de réaction, de désir : « Le fait d’avoir deux têtes et deux mains droites peut s’avérer être très utile et ce dans de nombreuses situations ! ».