François Réau | Sous l’orage des roses

Tout juste revenu d’une série de recherches et d’expérimentations menées dans des territoires où il s’est confronté à des lieux emblématiques du patrimoine français — de l’Hospice Saint Roch d’Issoudun à l’Abbaye Royale de Fontevraud ou au Domaine de Chaumont sur Loire — François Réau investit désormais la galerie Clavé Fine Art. Une série de sculptures, d’installations réalisées pour les espaces d’exposition et d’œuvres sur papier dont certaines — monumentales — investissent le long couloir telles des tapisseries du Moyen Âge, François Réau réinvente sous nos yeux ébahis le vocabulaire du dessin pour créer une situation sensible où s’éprouve l’expérience de nos rapports à l’espace et au temps. Mine de plomb, branchages, fleurs, fils ou cordes, tasseaux de bois découverts à même les anciens rails qui jouxtent son atelier, dessinent — tous et un par un — un champ spatio-temporel dont l’artiste abolit les frontières, exhume les mémoires, invente les récits et les représentations. Accompagné des mots d’Ingeborg Bachmann à qui le titre de l’exposition a été emprunté, le paysage est là qui apparaît derrière chaque proposition, tel le témoin du passage du temps et de l’histoire des êtres, le lieu d’ancrage de nos vies entrelacées, ici et maintenant.