Florence Obrecht | Le jardin de verre

" Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », aurait déclaré le poète Paul Éluard. Dans l’œuvre comme dans la vie de Florence Obrecht, artiste française vivant à Berlin, il n'y a que des rendez-vous, y compris avec le hasard ou le destin, le sien comme celui des autres.​ Rendez-vous avec la ville et ses habitants ou ses réfugiés. Rendez-vous avec la peinture et ses figurations ou ses déflagrations. Rendez-vous avec le monde et ses instants magiques. Rendez-vous avec l’histoire et ses événements tragiques. Autrement dit, tout ce qu’elle vit, désire ou rêve, rencontre et partage, provoque ou prolonge, invente ou réinvente, relève ou révèle…  ​Intitulée « Jardin de verre », celle-ci est donc, à l’instar d’une serre, tout à la fois un espace transparent et ouvert, un lieu clos, protégé et protecteur, et un terrain fertile où tout peut croître et s’épanouir dans un certain désordre patiemment entretenu. Et, à l’instar d’un square, une forme de place publique, de carrefour où les chemins comme les destinées se rencontrent, se croisent et s’entrecroisent et se mélangent, où les voies s’ouvrent et les voix se déclarent. De même, l’atelier de l’artiste est envisagé comme un lieu de bouturations, de greffes et de germination où les projets se contaminent et les figures s’interchangent. Les identités y défilent ainsi toutes ensemble et joyeusement, qu’elles soient celles de ses amis, de sa famille proche ou élargie, d’invités de passage ou en résidence, de correspondants plus éloignés mais pas moins présents, voire de l’histoire. " Extrait texte de Marc Donnadieu. Visuel > Kateryna, 2022, huile sur bois, 70 x 50 cm.