Even the rocks reach out to kiss you | Exposition collective

En 1972 est publié le rapport Meadows intitulé « Les Limites à la croissance » qui fait état d’un futur épuisement des ressources et de dangers imminents pour la planète.[1] Les auteur.es du rapport préconisent une décroissance économique et démographique pour préserver la totalité de nos écosystèmes. Suite à la parution de ce rapport aux États-Unis et en Europe, Françoise d’Eaubonne, auteure et militante (1920-2005) prend conscience d’une urgence, celle de relier les luttes féministes et écologistes. Elle parle d’écoféminisme dès 1974. Parce que les ressources planétaires et les corps des femmes subissent les mêmes exploitations, l’activiste féministe appelle à une décroissance économique, productiviste et démographique. Elle appelle à un soulèvement contre le patriarcat (« le Système Mâle ») et contre la colonisation de l’imaginaire collectif. Elle appelle à la sortie d’une logique productiviste, à une mutation profonde de nos sociétés, à un dépassement de la lutte des sexes au profit d’une prise en compte du vivant dans son ensemble. La pensée de Françoise d’Eaubonne s’allie avec celles d’activistes et théoriciennes incontournables : Wangari Muta Maathai, Maria Mies, Vandana Shiva, Starhawk, Ariel Salleh, Ynestra King, Susan Griffin, Donna Haraway, Ruth Nyambura, Emilie Hache, entre autres. Leurs actions et leurs écrits constituent les fondations de l’exposition : l’écoféminisme est un outil d’action politique, une réflexion non violente et contestataire visant à une mutation réparatrice, à l’affirmation d’une puissance et d’une résistance collectives.[2] Le mouvement politique est né dans un contexte d’urgences climatiques, économiques et sociales. La situation actuelle réclame une visibilité, une accessibilité plus forte de cette pensée qui, sur le plan artistique, génèrent des formes plurielles. Artistes invité.e.s > Laëtitia Bourget, Craig Calderwood, Marinette Cueco, Gaëlle Choisne, Odonchimeg Davaadorj, Emma Di Orio, Vidya Gastaldon, Lundy Grandpré, Balthazar Heisch, Suzanne Husky, ïan Larue, MALAXA [Tabita Rezaire & Alicia Mersy], Nadja Verena Marcin, Myriam Mihindou, Elena Moaty, Pistil Paeonia, Sanjeeyann Paléatchy, Annie Sprinkle & Beth Stephens, Aniara Rodado, Karine Rougier, Lara Wonderland, Zheng Bo. Visuel> Nadja Verena Marcin, Jedi, 2016, C-print, 110 x 194,6 cm.