« La peinture d’Evan Bellin est un combat contre les faux semblants, contre les limites que l’on se fixe dans sa compréhension et perception du monde et des autres. Elle est dure, sans concession, elle ne laisse aucun répit. Dans son travail figurent principalement des êtres et des corps en souffrance. On retrouve des scènes qui traduisent des comportements représentatifs de pathologies psychiatriques comme celles liées aux troubles alimentaires. Mais aussi des scènes de films d’épouvante ou des scènes d’épouvante tout court, réinterprétations d’archives photographiques de guerre, et notamment d’exécutions perpétrées pendant la seconde guerre mondiale : une mise en parallèle entre fiction et réalité. (...) Peut-être est-il important de préciser qu’Evan Bellin est psychiatre et psychanalyste de métier. Pourtant si l’artiste peut être influencé par les comportements et pathologies qu’il rencontre, il insiste sur le fait que ses peintures sont issues de mouvements spontanés de l’esprit. Rien n’est imaginé, calculé ou pensé à l’avance. Il peint sans se soucier de l’impact que ses œuvres pourraient avoir sur celui qui les regarde. (...) Selon l’artiste, pour atteindre le “réel”, il faut exagérer le trait, le déformer, mettre au défi la beauté, la symétrie des corps, éviter la ressemblance pour arriver à une clarté du sujet. Cela lui permet de se piéger lui-même dans un nouveau monde et ainsi de se déconnecter des images qui nous inondent quotidiennement et qui modèlent notre imaginaire. » Margalit Berriet et Marie-Cécile Berdaguer, commissaires de l’exposition. Visuel :
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