Dès son enfance, Arlette Vermeiren nous confie avoir été happée par l’entrecroisement des fils des matières textiles. Les tapisseries flamandes l’enchantent tout autant que les débris de filets de pêche trouvés sur la plage. Depuis, ravie par le processus du nouage, Arlette rassemble le divers. Une compulsion nodale alimente son attrait pour le filage, le tissage ou encore l’assemblage. Tout a commencé en 1988 : l’artiste est devenue glaneuse. Elle ramasse et amasse une collection de papiers de soie imprimés, d’emballages d’agrumes, de melons, de bonbons, de biscuits, de cadeaux... L’artiste à l’allure et aux mains de fée accumule dans son appartement ses multiples trouvailles ainsi que plus de dix mille livres constituant une réserve inépuisable de références, savoirs, matières diverses apparentées à son point de fuite, le textile. Découpé en lamelles, ensuite filé, le papier perd son apprêt et sa consistance, il redevient textile, fibre. À partir de son geste irrépressible de vouloir récupérer, collectionner tout ce qui a ses yeux offre un potentiel d’assemblage, les mains de la fileuse passent au nouage pour réaliser des treillis, filets, rideaux ou encore
d’immenses ensembles flottants d’une fascinante apesanteur, frémissant de légèreté et de transparence qui donnent à voir et à penser une écriture constituée d’enlacements au rythme quasi musical. Arlette nous montre une autre voie et réinvente sa propre écriture où le signe est infini. Visuel > Arlette Vermeiren, Sans titre, 2022/
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