Alexandre Dufaye | Corpus

La Galerie Catherine Issert présente Corpus, une nouvelle série d’Alexandre Dufaye. La qualité synthétique de cette séquence de huit photographies transforme la proximité avec le réel et l’histoire personnelle du photographe. Il engage ici une forme imprévisible de radicalité. " Il y a toujours cette ambivalence chez ce photographe : accéder par les forces abstraites et empiriques à une modélisation de la vie. C’est par le biais d’une archéologie articulée au registre du vécu que les photographies répondent à une ambition de naturalisation. Il nous propose une intuition performative et de profilage. Comme dans une enquête, on cherche à décrypter chacun des éléments de l’image : l’oiseau juché sur le délitement possible de sa fragile meringue, le sein de plâtre disposé à l’instar des collections de moulages des beaux-arts, le buste néo-classique frappé par le temps. Pourtant, leur auteur semble les avoir inscrits dans une trajectoire émancipatoire. Comme s’il y avait une volonté de régler, de requalifier, les histoires qu’elle manifeste et auxquelles répondent les célestes nuées. Tout agit pour nous interroger in fine sur qu’est-ce qui fait image et qu’est-ce qui fait photographie chez Alexandre Dufaye, particulièrement dans Corpus ? C’est justement qu’il réussit à conférer à ces deux notions une dimension concrète. Il évite le potentiel de la dissolution, des glissements de la représentation. Ici, la photographie tient, elle nous tient, par les infra-événements qu’elle livre. Car Alexandre Dufaye veut bien distiller des indices et privilégier l’émotion, il n’y a pas de sentimentalisme. La lumière traduit l’idée de la lumière, les nuages traduisent l’idée de nuage et existent concrètement. l'artiste les a préalablement pensés et agencés dans une clarté absolue. " Texte de Nathalie Amae. Visuel > Alexandre Dufaye, Corpus.