« L’art n’a pas seulement une histoire, il a aussi une géographie. Ses territoires ont les noms des grandes disciplines : sculpture, peinture, cinéma par exemple. Certains artistes explorent les richesses de ces techniques, d’autres arpentent les intervalles entre ces savoirs. Ce sont ces artistes liminaux que cette saison rassemble, ceux qui renouvellent leur champ en prenant, depuis l’ailleurs, leur élan. Le politique, la littérature, le cinéma permettent à Jean-Michel Alberola, comme à Stéphane Calais, d’affirmer la nécessité pour le peintre d’une « extension de la vision latérale ». L’intérêt de Florian et Michael Quistrebert pour les aberrations de la perception leur permet de dissoudre le pictural dans le mental. Sara Favriau fait de ses sculptures des instruments d’optique pour percevoir autrement les mondes des autres. Louidgi Beltrame contraint les actions passées à devenir véritables et vécues. Simons Evans enregistre rigoureusement les évènements de sa vie intérieure. Afin d’apporter au visiteur une intensité renouvelée, des artistes ont conçu des oeuvres dispersées dans les intervalles du Palais. Ce sont, sur le mode de l’anémochorie - la dispersion des graines par le vent - des forces qui essaiment : ainsi des oeuvres de Stéphane Calais, Vivien Roubaud, Shana Moulton, Babi Badalov et Martin Soto Climent. » Jean de Loisy, directeur du Palais de Tokyo.
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