Proposé par Seconde nature et Zinc, un road movie mental signé Olivier Ratsi a investi pas moins de 1500 m2 au 18 rue de la République à Marseille. Une expérience visuelle et sonore des plus sensationnelles.
Si le titre de l’exposition Vanishing points évoque clairement Point limite zéro, road movie existentialiste de Richard C. Sarafian, symbole de liberté et de vitesse réalisé en 1971, c’est plutôt l’idée de Stargate, d’une porte d’entrée dans la dimension interstellaire ou dans les vortex de l’espace virtuel, qui se joue au 18 de la rue de la République, à quelques enjambées du port de Marseille. La sensation recherchée par l’homme du XXIe siècle, toujours tendu vers son point de fuite serait-elle celle de sa désintégration dans l’espace ? Dès le seuil de la porte, Frame une œuvre monumentale d’Olivier Ratsi, qui met en perspective plus d’une quinzaine de cadres de leds rouge de 2,4 mètres de haut sur trente mètres de long, vous propulse avec volupté dans un univers parallèle, au rythme d’une respiration sonore synchronisée par le compositeur Thomas Vacquié. Il serait dommage de louper par esprit de vitesse, la porte de cette ancienne enseigne commerciale de 1500 m2, où est présentée jusqu’au 22 mars, la rétrospective d’une œuvre devenue incontournable dans l’histoire des arts numériques et de leurs filiations cinétiques ! Six sculptures d’Olivier Ratsi, plasticien de la lumière et cofondateur du label Antivj, rejouent ici le jeu d’architectures minimalistes et de projections immersives. « Doit-on réellement se fier au point de vue ? Où sommes-nous à cet instant précis ? Où pouvons-nous nous projeter ? » : tels sont les questionnements soulevés par l’artiste qui, outre le cinéma d’auteur du Nouvel Hollywood, puise ses références dans « la perspective formalisée au Quattrocento et l’anamorphose utilisée dans l’art chinois au cours de la période Ming du XIVe siècle » !