Tandis qu’Art-O-Rama – du grec ancien hórama, « vision » – célèbre du 26 août au 12 septembre les arts visuels et quelques expériences sonores à la Friche la Belle de Mai à Marseille, Paréidolie, dont le titre s’inspire des formes aléatoires et fantasmées qui se profilent dans la nature, inaugure avec sa huitième édition, les 28 et 29 août prochains, une série de propositions artistiques en région sud autour du médium par lequel tout a commencé. Des artistes invités, des cartes blanches, des discussions orchestrées, du VJing et des dîners (dé)masqués vont faire de Marseille, avec ses rencontres croisées, une plate-forme estivale incontournable des arts et du dessin contemporain. Pour la première fois, ArtsHebdoMédias sera de la partie, avec ses cahiers OMNI et sa curiosité aiguisée à quelques jours de la rentrée !
Mettre le dessin au centre des projets, redonner à ce médium l’ampleur, la perspective, et la place qu’il occupe dans les pratiques contemporaines, le rendre accessible au plus grand nombre : c’est de cette volonté qu’est né l’événement Paréidolie et, à sa suite, La Saison du dessin dans toute la cité phocéenne et sa région. Du grec ancien para – « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme » – la paréidolie renvoie au processus, qui sous l’effet de stimuli visuels ou auditifs, convoque dans notre esprit une forme familière perçue dans un paysage, une tache d’encre ou d’huile, dans un nuage ou dans les volutes de fumée. « Cette année, nous proposons d’augmenter le salon de rencontres informelles autour des pratiques et des enjeux du dessin contemporain, explique Jean de Loisy, président du comité artistique de Paréidolie 2020, reconduit en 2021 par le comité de pilotage composé de Martine Robin, directrice du Château de Servières, de la consultante Françoise Aubert et de l’artiste Michèle Sylvander.
« Faire salon, c’est faire se rencontrer des œuvres, des artistes, des galeristes, des collectionneurs et c’est aux modalités de ces rencontres sans cesse renouvelées que nous travaillons, poursuit le directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. C’est donc l’occasion de revenir aux fondamentaux, qui à la manière d’une rencontre amoureuse, ne sauraient voir le virtuel tout à fait remplacer le présentiel. » Outre les quatorze galeries sélectionnées sur appel à candidature par un jury composé de collectionneurs, d’artistes et de commissaires d’exposition, une invitation est donnée à l’artiste Victoire Bardot dont on pourra (re)découvrir les allégories poétiques et agencements de formes colorées. Deux autres cartes blanches sont également données aux structures marseillaises American Gallery et Marseille Design Méditerranée tandis que le curateur berlinois Jan-Philipp Fruehsorge, nous proposera sous le titre The Drawing Hub, une sélection de dessins vidéographiques.
Ainsi pour ne citer que quelques propositions des galeries invitées au château de Servières, des dessins récents réalisés sur ordinateur de Vera Molnar – dont la belle rétrospective Pas froid aux yeux à l’Espace de l’art concret de Mouans-Sartoux est prolongée jusqu’au 12 septembre -, seront présentés par la galerie parisienne 8+4, au côté des assemblages plus organiques de Lionel Sabatté et des aquarelles et collages de Claire Trotignon. L’art brut japonais sera de la fête avec les visions pop aux pastels gras et feutres sur carton de l’artiste Kenji Yoshikawa, avec les dessins encrés de Sugawara Yasumasa et bien d’autres émanations réjouissantes de la scène artistique nippone sélectionnées par la galerie Plein jour de Douarnenez qui confère à cette édition un caractère résolument international. La toujours pertinente impertinence esquissée de Franck Scurti s’affichera chez Michel Rein au côté des œuvres de Mariana Bunimov et Michèle Ciacciofera, tandis que la galerie Valeria Cetraro de Paris déploiera le langage crayonné associé à la peinture de l’artiste Pierre Weiss – aussi percutant dans ses hommages à Mondrian que dans ses mises en scène d’intimes gesticulations humaines et des questionnements qu’elles suscitent. Laurent Godin et sa galerie se concentreront sur les choix de Claude Closky. L’artiste chouchou des lieux, Nicolas Daubanes sera présenté par la galerie Maubert.
Basée sur des projets curatoriaux originaux et des temps d’exposition prolongés dans une vingtaine de lieux d’art contemporain en région sud, jusqu’en décembre 2021, la Saison du dessin sera inaugurée comme il se doit sur le plateau expérimental du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, partenaire historique de la manifestation où se déploie cette année une œuvre vivante et symbiotique de l’artiste Olivier Nattes conçue à partir d’un dispositif de dessins en carbone qu’il associe à une micro-architecture de bambou censée grandir sous nos yeux ou presque : Être monde, ou le pouvoir du vivant ! Hâte de se retrouver sur planète Mars le temps d’un week-end !
Galeries sélectionnées en 2020 reconduites en 2021 pour Paréidolies : Galerie 8+4, Paris | Galerie AL/MA, Montpellier | Galerie C, Neuchâtel, Paris | Galerie Valeria Cetraro, Paris | Galerie Laurent Godin, Paris | Galerie Bernard Jordan, Paris, Zurich, Berlin | Galerie Maubert, Paris | Galerie Papillon, Paris | Galerie Plein-Jour, Douarnenez | Galerie Catherine Putman, Paris | Galerie Michel Rein, Paris, Bruxelles | Galerie Vachet-Delmas, Sauve | Galerie Eva Vautier, Nice | Galerie Nadja Vilenne, Liège.