Montrer, éditer, publier, diffuser est le credo de Corridor Eléphant qui, chaque année, sort une douzaine d’ouvrages et met en ligne plus de cent cinquante expositions. Tout au long de l’année, ArtsHebdoMédias vous invite à entrer dans un univers auquel notre partenaire a consacré un livre. Un ouvrage dont la maquette, l’impression et le choix du papier sont réfléchis avec l’artiste afin qu’il corresponde avec le plus de justesse possible à son travail. Aujourd’hui, nous vous proposons de tourner les pages de Cycles de Marie Cannella. Interview.
Découvrir le travail de Marie Cannella c’est reconnaître que toute réalité est subjective, propre à la poésie. Qui sait où se situent les « territoires » donnés à voir par l’artiste ? Ont-ils leur propre réalité ou déterminent-ils le contour d’un intime ? D’une photo à l’autre la photographe bâtit un journal de bord dont la force tient tant à la cohésion du récit qu’au fait que chacun peut inventer le sien. Il y a dans ces Cycles, un peu des nôtres.
Corridor Éléphant. – Comment et pourquoi avez-vous commencé la photographie ?
Marie Cannella. – Après des études en arts graphiques, j’ai pris des cours de photographie à l’âge de 21 ans suite au décès de mon père. Il m’avait offert mon premier appareil photo argentique peu de temps avant. Certains cadeaux sont si précieux qu’ils permettent de se créer un chemin de vie. J’ai toujours fait du dessin et de la peinture mais la photographie m’a immédiatement captivée, ce fut une rencontre magique qui ne m’a plus jamais quittée. J’y ai trouvé un terrain d’expérimentation, de partage et surtout une liberté d’exprimer ma sensibilité par le biais de l’image.
Pourquoi choisir le Polaroid ?
Le Polaroid a été un choix d’emblée car je voulais être dans l’instantané. J’aime également ses imperfections, ses palettes de couleurs et ses ambiances particulières qui pour moi se rapprochent visuellement de la peinture.
Que cherchez-vous à faire découvrir au regardeur ?
Je cherche à partager mon regard sensible et poétique sur ce qui m’entoure, à voir au-delà du réel pour créer un univers personnel.
Comment naissent les univers que vous donnez à voir ?
Mes séries débutent toujours par un questionnement personnel selon ce que je vis. Cycles a commencé en 2015 à la suite de soucis de santé, j’ai eu besoin de me reconnecter à la nature, à moi-même. Je m’inspire de l’histoire de l’art, de la poésie, du surréalisme… Cela a nourri mon regard pour créer ce travail. J’ai pris des polaroids durant plusieurs années (2015-2020) et la sélection s’est construite au fur et à mesure des rencontres, des voyages… Les images ont trouvé leur place en tissant une narration au fil des saisons, célébrant la poésie du temps qui passe…
Contact> Cycles, Marie Cannella, Corridor Éléphant, 78 pages, 43 photographies, 38 euros.