L’irréel de la chair par Violaine Chaussonnet

Montrer, éditer, publier, diffuser est le credo de Corridor Eléphant qui, chaque année, sort une douzaine d’ouvrages et met en ligne plus de cent cinquante expositions. Chaque mois, ArtsHebdoMédias vous invite à en découvrir une. En avril, nous vous proposons Par une écharde dans ma chair de Violaine Chaussonnet. Pour profiter de toute la série, il vous suffira de rejoindre le site de notre partenaire en cliquant sur « Suite de l’expo » ! Bonne visite.

Après des études de philosophie (Master I en 2001), puis quelques années à voyager, photographier et étudier encore, Violaine Chaussonnet obtient le diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie en 2008. Son travail tourne dès lors autour de la nature et du corps. Elle part au Brésil en post-diplôme et réalise la série Mata atlantica, exposée au festival Les Photographiques au Mans, en 2010. D’autres expositions, prix, résidences de création suivront entre 2010 et 2012. En 2012, elle photographie la vie autour d’une ferme du Livradois-Forez (série La Malaptie, bourse DRAC Auvergne). Puis, en 2013, travaille dans une entreprise de microfilmage de documents anciens et détourne l’instrument de travail (un appareil photographique très précis sur pied et table) pour photographier son corps mélangé à des végétaux (série Memento). En 2019, elle redécouvre la nécessité vitale de faire des images et de les montrer. Cette année-là, Par une écharde dans ma chair renouvelle Memento, une reprise plus mature et plus libre. Puis la série Simple anéantie est exposée au festival Strasbourg Art Photography en mars 2020. Enfin, en 2020-2021 est née la série Nos corps comme les pierres, qui mêle photographies de roches, de corps et de pierres. Un livre d’artiste et des tirages photographiques seront exposés à la médiathèque de Cernay en juin 2022 à l’occasion de FEW-parcours d’art contemporain à Wattwiller.

Série Par une écharde dans ma chair. ©Violaine Chaussonnet

Quelques mots de la photographe à propos de Par une écharde dans ma chair

Le corps vivant, le corps plein de désir

Le corps en morceaux, le corps recouvert de végétaux, retour à la nature du corps, chair destinée à la terre, et la force du désir contre la mort, désir de vie, désir sexuel, désir de création, avec toujours en arrière-fond l’aiguillon de la mort sauver par l’image ce qui va disparaître archiver.

J’ai utilisé pour cette série mon outil de travail, un banc de reproduction microfilm pour les archives nationales. J’y ai placé mon corps, j’y ai placé des éléments naturels, alternativement.

J’ai laissé le procédé aléatoire agir.

J’ai choisi de montrer l’image négative, car c’est ainsi que d’abord j’ai vu les images, par projection des bandes microfilms sur l’appareil de lecture. L’image négative retranscrit mieux cette impression de l’irréel de la chair, de chair lumineuse, transcendée par le désir.

Série Par une écharde dans ma chair. ©Violaine Chaussonnet

> Suite de l’expo 

Image d’ouverture> Série Par une écharde dans ma chair. ©Violaine Chaussonnet

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