L’exhortation au vivre ensemble de Kader Attia

la coloniePassionné d’anthropologie, de philosophie et d’histoire, l’artiste français d’origine algérienne Kader Attia s’est vu attribuer ce mardi 18 octobre le Prix Marcel Duchamp, remis chaque année depuis 2000 par l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français). La veille, il ouvrait un lieu singulier, La Colonie, au 128 rue Lafayette dans le Xe arrondissement de Paris : « Résister contre le poids du déni national a toujours nourri ma sensibilité d’artiste et ma pensée de chercheur, écrit-il. Ouvrir un espace culturel et engagé, dédié aux arts visuels, à la musique, à la performance, à l’expression au sens large, en passant par la pensée critique, dans une société et à une époque où les voies d’expressions libres sont chaque jour recadrées par le conformisme institutionnel, c’est lutter contre la montée du fascisme et de l’obscurantisme. De la pensée à l’acte, j’ai longtemps rêvé d’un lieu où, depuis l’extérieur du périmètre interdit, il serait enfin possible d’échanger, de dialoguer, d’œuvrer à réparer une société qui n’en finit plus de se fragmenter… » Au programme de la soirée de ce vendredi 21 octobre, la dégustation d’un couscous cuisiné par la mère du plasticien et une conversation avec l’artiste Michelangelo Pistoletto. Le travail de Kader Attia est exposé au Centre Pompidou au côté de celui des trois autres nominés du prix Marcel Duchamp 2016 – Barthélémy Toguo, Ulla von Brandenburg et Yto Barrada – jusqu’au 30 janvier prochain.

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