Dernier jour pour un rendez-vous avec les maîtres des métavers, de la 3D immersive, et du dessin interactif à la galerie Satelitte à Paris. Les expositions de la galeriste et artiste performeuse Marie kawasu Maisons sont autant d’entrées dans le cabinet de curiosités d’une collectionneuse avertie ; or pour sa dernière exposition « Art numérique » (du 17 janvier au 15 février), la directrice de la galerie a mis quatre figures pionnières de l’image virtuelle en orbite : Jérome Lefdup, Yann Minh, Tutsy Navarathna et Eric Wenger. L’année de la publication du roman de George Orwell, 1984, trois d’entre eux – Jérôme Lefdup, plasticien, musicien et réalisateur, Basile Vigne directeur artistique dans les milieux de la communication audiovisuelle, et Yann Minh, cyber-artiste fétichiste et historien érudit d’une histoire de l’art en cours –co-fondaient avec humour le groupe Les Maîtres du monde, fédérant quelques aficionados d’une 3D éruptive, exubérante matière à bâtir des univers virtuels, à ouvrir de nouvelles perspectives dans les médias, le jeu vidéo ou sur internet. Au côté des facéties psychédéliques, des prototypes du Grand Napotakeu, du Videorium Annulaire et autres miniatures interactives de Lefdup – qui fut, entre autres conceptions de vidéoclips pour Brian Eno, Nino Ferrer, Hector Zazou, Pigalle…, et réalisateur fétiche de l’émission L’œil du cyclone diffusée sur Canal+ dans les années 1990 –, on retrouve les recherches plastiques d’Eric Wenger, créateur du premier logiciel de 3D sur Macintosh, Bryce, tandis que Basile Vigne plus connu dans les métarvers internationaux de Second life sous le pseudonyme indien de Tutsy Navarathna y expose des dessins et peintures à l’érotisme fantastique et des clefs USB « surprises » à tout petit prix. Yann Minh, plasticien et photographe y présente de son côté, de grands dessins au fusain – augmentés par le code, ça coule de source ! Pour ceux qui ne peuvent se rendre au finissage le samedi 15 février, la galeriste passionnée nous fait l’honneur d’une visite guidée au pied levé que l’on peut voir ici dans un tourné-monté !
