Avec l’ambition de s’ouvrir à de nouveaux publics et le désir d’explorer les nouvelles formes de créations numériques émergentes, le musée d’Orsay invite l’artiste Agoria – figure de la scène électronique française et nouvel acteur d’un art qui se profile sur le Web3- à créer une œuvre générative participative {Σ LUMINA} La restitution d’un souffle, générant la création de NFTs sur la « blockchain Tezos », dans le cadre d’un événement titré {Le code d’Orsay} entre le 13 février et le 10 mars, avec plusieurs temps forts dont une nocturne avec DJ set le vendredi 23 février !
L’auteur de Σ LUMINA, Sébastien Devaud, dit Agoria, développe une pratique artistique qui s’inscrit dans le champ d’un art génératif biologique, c’est-à-dire d’une création entre autres, basée, sur les algorithmes d’intelligence artificielle et de données issues du vivant. Pour se faire, il s’entoure de scientifiques afin de concevoir des œuvres combinant le métavers, musique et technologie, avec pour objectif d’inscrire le vivant dans l’environnement du Web3, nouvel écosystème en ligne basé sur la chaîne de blocs. De cet espace de création émerge toute une communauté aux confluences de l’art, de la mode, du marketing et du « techno-design » que l’on peut retrouver au salon Deeep dans le bel espace de la galerie Strouk, 5 rue du Mail à Paris du 22 au 25 février 2024 – une première en France après Londres et Miami Bâle , pour la petite foire fondée par la Lebanson Gallery qui se focalise sur la « création digitale » basée sur l’IA et la « valorisation » d’œuvres sous la forme de Nfts…
Ces nouvelles pratiques trouvent un écho auprès d’institutions muséales telles que le musée d’Orsay. Entre art et design numérique, Σ LUMINA se présente comme une sculpture virtuelle dont les transformations sont activées par le souffle des visiteurs. Concrètement, la lumière projetée sur la sculpture génère périodiquement un QR code sur le sol que le visiteur pourra scanner afin d’activer l’œuvre digitale en soufflant sur le micro de son téléphone et dont il gardera la trace sous forme de NFT selon le procédé Web3 appelé « live minting ». On peut ainsi retrouver sur la « blockchain Tezos » des créations « mintées » créees en collaboration avec fx(hash), une plateforme ouverte dédiée à l’art génératif, et l’application Feral File en « open source », offrant les moyens dynamiques d’expérimenter et collectionner ces nouvelles formes participatives d’art numérique.
Les liens entre le musée d’Orsay et la Fondation Tezos ont été initiés en février 2023, dans le cadre d’une formation (Web3 for the Arts and Culture (WAC) Fellowship) regroupant douze institutions culturelles. Celle-ci a donné lieu à quatre mois de réflexion et de travaux pratiques sur les principes et les codes du Web3 avec pour objectif pour les participants d’imaginer des projets innovants qui prennent en compte les débats actuels sur le marché du crypto art, des droits des artistes, et des questions de cybersécurité, sans oublier l’impact environnemental. « La blockchain Tezos a été sélectionnée pour son modèle d’ouverture et de responsabilité écologique », nous dit-on ; on peut en effet questionner le caractère énergivore de ces nouvelles formes artistiques en termes de stockage de données.
Dans le cadre de l’événement {code d’Orsay} plusieurs dispositifs numériques ont par ailleurs été réalisés à partir d’une sélection de chefs-d’œuvre des collections du musée, choisis par Sébastien Devaud, et son compère Johan Lescure, co-auteur de Σ LUMINA. « Si le digital et le physique sont souvent opposés, j’essaie d’inverser cette relation, de les réconcilier. Tant avec Sigma Lumina qu’avec la lecture biologique de Courbet*, insiste Sébastien Devaud. Ma volonté est de rendre le numérique sensible, de créer un pont entre le tangible et l’intangible, d’être le miroir de l’invisible, dit-il, à la fois heureux et honoré que son travail trouve un écho dans un lieu aussi emblématique que le musée d’Orsay. » Il peut l’être en effet ; bien d’autre artistes pionniers de « l’art génératif biologique » n’ont pas eu cette opportunité ! Σ LUMINA par sa forme sculpturale et son principe interactif nous rappelle d’ailleurs cette incroyable peinture virutelle de l’artiste allemande Ulrike Gabriel, Breath, expérimentée dans l’exposition Voyages Virtuels à Paris en 1993 dont on pouvait également modifier l’ampleur, la tonalité et l’intensité des couleurs par le souffle tandis qu’une ceinture à la taille nous raccordait à l’ordinateur.
Pour Christophe Leribault, Président des musées d’Orsay et de l’Orangerie, il s’agit pour « Le musée d’Orsay qui aime faire dialoguer ses trésors de la modernité de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècles avec les innovations de notre temps, de réinterroger ses collections à travers des savoirs et des outils contemporains. Les créations d’Agoria insufflent à nos œuvres une vie nouvelle et décillent nos habitudes de regards, dit-il, incitant – je l’espère – de nouveaux publics à franchir nos portes, et nos visiteurs les plus fidèles à redécouvrir notre musée. »
Compositeur de musique électronique avec sept albums à son actif, Agoria, qui n’est autre que le cofondateur des labels InFiné et Sapiens mais aussi l’un des investigateurs des « Nuits Sonores » à Lyon, a également (re)composé un hymne au musée, « Getaway » qui sera joué dans la Nef, ce vendredi 23 février lors d’un DJ Set. Ouverture des portes à 20 heures !
Complément d’information >
* un autre dispositif entre art et science à découvrir «Interprétation par Saccharomyces cerevisiae de l’Atelier du Peintre de Gustave Courbet dont les co-auteurs sont Nicolas Desprat, Maître de conférence à l’Université Paris Cité rattaché au Laboratoire de Physique de l’École Normale Supérieure, Jean-Baptiste Boulé, Directeur de Recherche au CNRS et Directeur du laboratoire Structure et Instabilité des Génomes au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris, Manuel Théry, Chercheur au CEA et enseignant en biophysique à l’Ecole de Physique et Chimie Industrielles de la ville de Paris, Julien Mozziconacci, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris et coordinateur du pôle d’analyse ainsi qu’Agoria.
Musée d’Orsay : Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris.
{Le code d’Orsay} du 13 février au 10 mars
Commissariat : Christophe Leribault, Président des musées d’Orsay et de l’Orangerie Virginie Donzeaud, Administratrice générale adjointe des musées d’Orsay et de l’Orangerie
Vendredi 23 février 2024, à partir de 20h15 (ouverture des portes à 20h) Nef du musée. Première partie : Na’Sayah, artiste basé à Paris, co-fondateur des événements H A ï K U, directeur artistique de Badaboum et membre du mouvement Transmoderna de Dixon à Ibiza.
Tarif exceptionnel : 14 € plein tarif / 10 € tarif réduit
Visuel d’ouverture > Agoria et Johan Lescure, {Σ LUMINA} Sculpture, acier. 2023. Capture Vidéo