La hotte est pleine !

Dans quelques jours des millions de paires de souliers vont se glisser sous les sapins illuminés. Tout est allé si vite que le Père Noël reçoit encore des commandes et que les lutins peinent à tout emballer. Selon nos sources, certains manquent encore d’idées ou n’arrivent tout simplement pas à se décider. Face à l’urgence, ArtsHebdoMédias s’est mobilisé et vous a concocté une sélection de choses à offrir, à voir, à lire… pour faire plaisir aux autres comme à vous-même. Telle une fève dans une galette moelleuse, se cache dans cet article le plus beau cadeau qui soit (ce n’est pas une blague) mais vous ne le découvrirez que quand vous vous déciderez à explorer un certain territoire onirique. Mais chuuuuut… maintenant, lisez et que l’esprit de fête, de partage et de découverte règne. Vive Noël !

Jusqu’au 21 décembre, les jours continuent de raccourcir. Nous nous enfonçons dans la nuit avec délice tant cette glissade nous rapproche des fêtes de fin d’année. C’est le moment où les guirlandes et autres décorations viennent métamorphoser villes et campagnes, où la lumière du jour est remplacée par des illuminations toujours plus folles. Chaque coin de rue se pare, les sapins arborent boules et guirlandes, tandis que les paquets gaiement emballés cherchent un endroit où se cacher. Pourquoi ne pas céder à la magie ? Partout en France, les rues et les jardins se parent de 1001 lumières, toutes différentes. A Paris comme ailleurs mais peut-être plus, les promeneurs ont l’embarras du choix et de la forme : série de sculptures usant de pneus comme de miroirs, Le Retour des Soleils de l’artiste mexicaine Betsabée Romero intrigue place du Louvre tandis qu’à La Villette plusieurs installations monumentales – From the light Flow du groupe F, les Constellations de 1024 architecture et Intimité de Lélia Demoisy – habitent le parc. Plus surprenante encore est la proposition du Muséum d’Histoire naturelle : avec L’Evolution en voie d’illuminationl’institution propose de traverser 600 millions d’années, parcours consacré à l’évolution de la vie. La promenade nocturne et immersive se transforme en voyage extraordinaire à la rencontre d’étonnantes formes de vie colorées et lumineuses. Ailleurs, ce sont les monuments qui revêtent leurs habits de fête ainsi le Grand-Théâtre de Bordeaux se pare, à la nuit tombée, des couleurs vives de Limelight rappelant les temps anciens où les hommes aimaient peindre leurs architectures ; à Marseille ce sont des décors éco-responsables qui ont envahi la ville et insistent sur notre capacité à protéger l’environnement même en période de fête. A Blagnac, c’est le Festival des Lanternes  qui saura vous combler grâce au spectacle féérique rassemblant 2500 lanternes sur le thème de la Chine, et proposant les spectaculaires performances des artistes de l’opéra de Sichuan. Ainsi l’esprit de Noël est à nos portes, il ne nous reste plus qu’à nous laisser charmer. Et flûte aux empêcheurs de festoyer en rond ! Avant de vous livrer notre sélection, n’oublions pas la vente en ligne organisée par l’association caritative Fazasoma, l’occasion de faire un cadeau à plusieurs personnes à la fois. Où serait la joie si elle n’était pas partagée ? ArtsHebdoMédias est partenaire de l’événement. Alors, que vous décidiez de vous adonner au Festival du Merveilleux  du Musée des Arts Forains, à Paris, ou que vous répondiez à l’invitation à rêver de Lingouf dont les dessins ont envahi le centre culturel Léopold Sédar Senghor, à Port-en-Bessin-Huppain, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année. Que règnent la joie, le partage et la beauté !

Les choses à offrir

Pour tous les cinéphiles et pas seulement ! Qui n’a jamais été tenté d’offrir une belle affiche ? Et qui n’a jamais laissé tomber l’idée faute de pouvoir choisir ? Certainement pas nous ! Car, en effet, une affiche, c’est un peu court pour entrer dans la légende du cinéma. Voici que les Editions Ynnis nous sortent d’un coup de l’embarras en publiant Cinemaps, cartographie de 35 films de légende. L’ouvrage rassemble les illustrations d’Andrew Degraff retraçant le parcours de certains personnages mythiques – Indiana Jones pour n’en citer qu’un –, restituant des décors et autres caractéristiques de films culte comme Jurassic Park, Shining ou Pulp Fiction. Chaque illustration est accompagnée d’une analyse écrite par l’auteur américain A. D. Jameson. Un super cadeau !

Offrez-vous des cours d’estampe avec l’URDLA. Quel amateur d’art n’a jamais rêvé de passer de l’autre côté du miroir ? De vivre l’incroyable expérience de la création ? C’est le moment de réaliser ce vœu. Pour la première fois, le Centre international estampe & livre URDLA propose des cours d’estampe. Passionnés et grands curieux pourront découvrir cet art et ses multiples techniques lors de sessions théoriques et pratiques en petits groupes. A noter également l’organisation d’une vente exceptionnelle de Noël : estampes, objets, éditions… à partir de 50 €.

Collection de livres DVD d’a.p.r.ès.

Les livres et coffrets d’a.p.r.ès. Architecture, arts plastiques, exposition ou performance, poésie et cinéma… Le catalogue d’a.p.r.ès éditions s’est étendu au fil des années mais son moto reste inchangé : La création à l’œuvre. Qu’il s’agisse d’un film révélant Le trésor d’Angoulême de Jean-Michel Othoniel réalisé par Gilles Coudert et Damien Faure, de 3 livres DVD sur l’œuvre du plasticien et architecte Tadashi Kawamata, ou encore d’une médiation au domaine de Chaumont-sur-Loire par le comédien Charles Berling au sujet des créations réalisées in situ. Ces approches sont autant de portraits de créateurs que de fenêtres ouvertes sur le large spectre qu’embrassent les arts contemporains dans un dialogue avec notre patrimoine et quand bien même il s’agit d’un passionnant dialogue dans une grotte entre Pierre Soulages et Michel Lorblanchet au sujet de cette vieille dame, la peinture âgée de plus de 300 siècles, ou lorsqu’Edouardo Kac fait décoller ses œuvres du champ gravitationnel de la Terre… C’est ainsi qu’en 2013, le Centre national des arts plastiques initiait avec a.p.r.ès éditions, une nouvelle collection de coffrets livres DVD à éditer Variations sur… dont déjà six opus jettent la lumière sur des œuvres ou des artistes soutenus par l’institution tels que Yona Friedman, Bernard Heidsieck ou Jean Dupuy à qui la facétie du fameux anagramme Ypudu Q (il pue du cul), au tout début d’une longue carrière de poète, valut une heure de colle et un zéro pointé tandis que le film, J’idée Variations sur Jean Dupuy, réalisé par Gilles Coudert fut couronné de succès au Festival Artecinéma à Naples à l’automne. Quant au documentaire consacré à Bernard Heidsieck, Poésie action réalisé par Anne-Laure-Chamboissier et Philippe Franck, il sera projeté le samedi 22 janvier 2022 à l’occasion des 4e Rencontres littéraires d’hiver, à La Maison Févret dans la très jolie ville de Semur-en-Auxois. Or ces petits miracles compressés qui tiennent dans la poche d’un manteau sont déjà accessibles d’un seul clic sur le site d’a.p.r.ès éditions et jusqu’au 20 janvier, les frais de port sont offerts par la maison ! V.G.

Des cahiers pour se sentir libre et permettre à ArtsHebdoMédias de l’être longtemps. Et si un Objet Média Non Identifié s’invitait sous le sapin ! Il y a un an, ArtsHebdoMédias lançait une collection bien spéciale composée d’un ouvrage thématique et de cahiers aux couvertures décidées par des artistes. L’idée était de permettre un accès simple et joyeux à l’œuvre. Exclusivement diffusés par un site web dédié, les cahiers comme le livret sont envoyés par courrier dans une boîte en carton stylée. Comme un vrai cadeau ! Vous pouvez retrouver les univers de 12 artistes dont nous suivons le travail depuis longtemps et même les écouter – chacun d’eux a été interviewé par Stéphanie Cansell. Ils sont passionnants. Retrouvez Corine Borgnet, Francesca Caruana, Iglika Christova, Claire Fanjul, Hervé Fischer, Delphine Gigoux-Martin, Jean-Yves Gosti, Mike Peter Henry, Fabien Mérel, Yukao Nagemi, Laura Nillni et Silvia Velázquez. En faisant ce cadeau (10 € le cahier), vous soutiendrez ArtsHebdoMédias, votre site d’information indépendant et gratuit depuis plus de 12 ans. Un grand merci par avance.

Les choses à voir

Expéditions parisiennes en famille ! Qui dit fêtes dit famille et dit… trouver une activité pour satisfaire tout le monde. Le challenge peut sembler difficile à relever, mais pas d’inquiétude, certaines institutions ont pensé à vous. Le Musée de l’Homme propose, par exemple, une grande exposition en 6 parties sur l’être humain, les progrès physiques et intellectuels, mais aussi les grandes questions liées à ces avancées scientifiques et technologiques. Aux frontières de l’humain s’accompagne de pléthore d’événements, ateliers et conférences pour petits et grands. Pour les amateurs de mécanismes et autres machineries, la Cité des Sciences expose quant à elle le splendide travail d’Abu Bakarr Mansaray, machines imaginaires infiniment complexes mais incroyablement esthétiques. De quoi ébahir toute la famille ! Au même moment et même endroit, vous pouvez découvrir le Banquet. Un parcours immersif qui vous entraîne dans les coulisses d’un repas d’exception. Une occasion d’en apprendre plus sur notre alimentation. Cependant il faut bien avouer que la période des fêtes est souvent synonyme de surconsommation… Alors comptez sur le CENTQUATRE pour vous le rappelez avec justesse. Tout doit disparaître  fait le bilan ! A travers les représentations idéalisées du XXe siècle, l’exposition montre comment le « miracle » de la consommation s’est transformé obstacle. A méditer avant de sauter dans la nouvelle année.

Allien Resurrection, Abu Bakarr Mansaray. ©Abu Bakarr Mansaray, Collection d’art africain de Jean Pigozzi. Photo Maurice Aeschimann

Combas vu par les jeunes et Brassens vu par Combas. Le Centre d’Art La Falaise, en partenariat avec les écoles élémentaires et maternelles de Cotignac, est à l’initiative du projet Les artistes en herbe qui s’inscrit dans le cursus d’apprentissage de l’art à l’école. En compagnie de leurs enseignants, les élèves découvrent le processus de création d’un artiste reconnu et sont engagés à en interpréter les œuvres. L’heureux élu de 2021 est Robert Combas, acteur majeur de la Figuration libre. Jusqu’au 22 décembre, Les Combas en herbe s’exposent. Une vente caritative est également organisée. Sans transition mais au prétexte que Combas vient d’être évoqué, nous vous signalons que l’artiste s’est lui aussi adonné au jeu de l’interprétation. A l’occasion du centenaire Brassens, le peintre sétois s’est emparé graphiquement du répertoire du poète chanteur, partageant son « esprit libertaire, son anarchisme revendiqué et son langage fleuri », affirme-t-on chez Super Deluxe. Chaque coffret contient 10 vinyles (30 cm) illustrés par l’artiste et accompagnés par des textes signés par lui, Michel Onfray, Jean-Marie Gavalda et Bernard Marcadé. Tirage limité et numéroté à 700 exemplaires.

L’émotion à fleur de toile avec Anselm Kiefer. « La langue de Paul Celan vient de si loin, d’un autre monde auquel nous n’avons pas encore été confrontés, elle nous parvient comme celle d’un extraterrestre. Nous avons du mal à la comprendre. Nous en saisissons, ça et là, un fragment. Nous nous y accrochons sans jamais pouvoir cerner l’ensemble. J’ai humblement essayé, pendant soixante ans. Désormais, j’écris cette langue sur des toiles, une entreprise à laquelle on s’adonne comme à un rite », a écrit Anselm Kiefer pendant la préparation de l’exposition actuellement présentée au Grand Palais Ephémère, à Paris. Avec elle, l’artiste poursuit son travail sur la mémoire européenne. Sculptures, installations et 19 toiles de grand format donnent à écouter le poète. Pour Paul Celan point de scénographie spectaculaire, les œuvres à elle seules s’en chargent. « Celan ne se contente pas de contempler le néant, il l’a expérimenté, vécu, traversé », nous affirme encore Kiefer. Tous les espoirs sont donc permis.

C’est chat la noblesse, M.CHAT. ©M.CHAT

Le chat des villes s’expose. La galerie parisienne Brugier-Rigail accueille jusqu’au 15 janvier M.CHAT et son fidèle matou bien connu des amateurs de street art. Habituellement croisé au détour d’une rue ou d’un couloir de métro, de Paris, New York, Hong Kong ou ailleurs, le félin jaune et dodu à l’air goguenard s’expose ici avec ses maîtres ! Après s’être intéressé aux impressionnistes, il s’attaque à la peinture du XVIIIe siècle, notamment de la période Rococo. Le chat n’hésite pas à faire salon et son créateur à poser son regard amusé et critique sur une société dont nous avons largement hérité.

Se laisser émouvoir par les poupées de Nedjar. Il reste encore quelques jours (jusqu’au 9 janvier) pour découvrir une exposition rare : celle consacrée à l’œuvre de Michel Nedjar et ses connivences. Le domaine départemental de Chamarande (91) accueille le fascinant univers de cet artiste qui n’a de cesse de mettre en lumière l’art brut. Jouant avec cette proximité, cet arpenteur chevronné des mondes imaginaires des créateurs singuliers, collectionneur d’objets humblement façonnés, créateur lui-même, déploie une œuvre entre poupées, dessins et cinéma expérimental. Filiations s’attache à en montrer les ramifications et à identifier les liens tisser entre les pièces de l’artiste et celles de l’art brut. Objectif, qui logiquement a fait naître deux expositions en une : d’un côté une sélection de pièces signées par Michel Nedjar et de l’autre (à l’orangerie) une sélection de pièces issues de la collection d’art brut du LaM. Les décennies sombres des années 1980-1990 laissent la place au milieu des années 2000 à une période plus lumineuse et légère. Les couleurs s’emparent des poupées et le fil rouge nous invite à le suivre dans des compositions de tissus, de papiers et de cartons dessinés et cousus. « Trop bien ! », diront les enfants.
A noter, la publication aux éditions Buchet-Chastel de « Tout est poupée », livre issu de conversations entre Michel Nedjar et l’historien de l’art Jean-Michel Bouhours. 21 €.

Fragment du 12 juin 2021, Fragment du 3 mai 2021, Fragment du 23 avril 2021, Lionel Sabatté. ©Lionel Sabatté, photo MLD

La matière-monde de Lionel Sabatté. L’arbre sec et en fleurs accueille le visiteur. Sur chacune de ses branches nues, elles ont poussé en peau humaine. L’œuvre de Lionel Sabatté est d’une beauté étrange ; elle s’attache à la matière pour lui offrir toujours de nouvelles métamorphoses. Tantôt alchimiste aimant jouer avec la réaction des métaux, tantôt démiurge faisant naître des loups d’un magma de poussière, l’artiste n’est pas un grand bavard. Il crée de ses mains, charge patiemment chacune de ses pièces, lui offre un souffle long. Pour Eclosion, carte blanche que lui offre le MAMC+ Saint-Etienne Métropole jusqu’au 2 janvier, il a façonné une cinquantaine d’œuvres : sculptures, peintures, oxydations sur plaques, installations et dessins. Chaque salle investie se concentre sur une force, nous entraîne à sa suite. « La “caverne d’oxydation” aux surfaces telluriques dorées, rouillées, verdoyantes, invite le visiteur à une immersion initiatique dans les profondeurs souterraines », écrit Aurélie Voltz, commissaire de l’exposition et directrice du Musée. Dans l’espace suivant, colombes, inséparables et autres compagnons à plumes ponctuent l’espace. Le visiteur respire le blanc des murs et écoute les cœurs palpitants des oiseaux. « L’animal est un petit véhicule qui permet de se déplacer, de changer de point de vue… », pense l’artiste. Plus loin, notre regard assujetti par le titre de la série, Quelque part entre poussin et œuf au plat, cherche qui du poussin ou de l’œuf est né le premier. Fasciné par l’imaginaire né des formes, il se tourne avec regret vers la salle suivante. Arrêt sur image. Dans la nef centrale, se dresse un mur ouvert (Le Mur des ouvertures) de ciment et de fer à béton, derrière lequel trois figures humaines à genoux s’apprêtent tels des golems à prendre ou à perdre vie. L’œuvre de Lionel Sabatté est poignante. MLD

Les choses à lire

Voyage en art brut. Le dessinateur Oriol Malet et Christian Berst se sont mis la tête dans le même album pour vous faire découvrir – en compagnie de Hans Prinzhorn, Jean Dubuffet et Harald Szeemann – l’art brut à travers six de ses plus grands artistes. Ensemble et chacun à sa manière, ils retracent les mythologies individuelles de créateurs hors pair. Des Vivian Girls imaginées par Henry Darger, aux gouaches foisonnantes de Carlo Zinelli, des créations médiumniques de Madge Gill à l’œuvre-monde d’Adolf Wölfli, de la poésie des inventions de Jean Perdrizet à la fougue des peintures de Mary T. Smith, l’ouvrage témoigne d’un pan de la création trop souvent incompris. Un Monde d’art brut, 17,95 €.

A travers le regard de Sarkis. L’œuvre de Sarkis ne se répète jamais. Chaque exposition est une proposition autonome et ouverte. L’artiste installe les pièces et les écoute jouer ensemble avant d’être certain que chacune à sa place. Il n’y a pas pour lui d’heures d’ouverture et de fermeture mais une continuité dans le dialogue qu’elles établissent entre elles et celles plus lointaines dont elles suivent le sillage. Alors qu’il s’apprête à présenter pour la première fois l’installation 7 Nuits et 7 Jours, à la galerie Nathalie Obadia (du 5 au 12 janvier 2022, rue du Cloître Saint-Merri, à Paris), vient de sortir Sarkis Temps d’exposition. D’aussi loin que son œuvre a commencé de prendre forme, l’artiste l’a photographiée. Et ce sont à travers ces archives que l’ouvrage nous entraîne : d’ateliers en installations, les lieux en appellent d’autres et les expositions apparaissent sous un nouveau jour. Le livre est signé par l’historienne de l’art Anne Marquez. 45 €.

Seldon s’empare de la vie de Van Gogh. Si l’œuvre de Van Gogh est mondialement connue, il n’en va pas forcément de même pour sa vie. Seldon a décidé de s’y atteler. Avec son manga intitulé La Voie de Van Gogh, il propose une forme originale de narration pour un récit appartenant à l’histoire de l’art. Occasion à ne pas manquer : une telle lecture pourrait donner aux plus jeunes l’envie d’aller au musée ! 10,95 €.

Anthologie d’un artiste. Il est de ces artistes explorateurs à l’œuvre prolifique et protéiforme. Ainsi Anecdotomania, nous fait découvrir, à travers le travail d’écriture de Daniel Spoerri, le parcours de ce dernier. Publié aux Beaux-Arts de Paris édition, le livre propose, pour la première fois en français, un recueil de textes signés par ce membre éminent des Nouveaux Réalistes. Il rend compte de la richesse de sa pratique et laisse apparaître un parcours en prise avec des mouvements majeurs du XXe siècle, comme Fluxus, le Pop Art et le Mail Art, et traversé par des personnalités fortes comme Joseph Beuys, Roland Topor et Robert Filliou. Anecdotomania, 20 €.

Un souffle de sérénité. Si l’ambiance autour de vous est fébrile, voici l’antidote parfait contre la frénésie du temps : L’Alphabet de la Paix . Ce petit ouvrage plein de poésie renferme les textes méditatifs d’Isabelle Lelouch, accompagnés des enluminures d’Olympe Arétis. Dans la tradition monastique du livre des heures mais dans la modernité d’une parole contemporaine, l’auteure crée un abécédaire plein d’espérance pour celui qui n’hésite pas à faire taire les tribulations du dehors et à se laisse aller à la Paix. Saisissez sans hésiter cette opportunité de souffler un moment.

Les choses à faire

Au cœur du processus photographique. Tout le monde fait des photos, que ce soit avec un appareil ou un téléphone. Autrefois réservée à quelques-uns, la pratique photographique s’est démocratisée au point de devenir un réflexe, voire une manie pour certains. Mais que savons-nous vraiment de cette magie ? Les plus traditionnels font encore développer leurs photos par un professionnel, mais ne sont jamais témoins du processus. Alors que diriez-vous de mieux comprendre et de mettre la main à la pâte ? À la fois centre d’exposition et laboratoire photographique, Ithaque  propose deux expériences : In the Darkroom allie dégustation de vins et découverte de la photographie argentique (réalisation de tirages argentiques par un artiste photographe et/ou des portraits argentiques de votre groupe – de 2 à 4 personnes), tandis que Making a Print est plus concentrée sur l’apparition de l’image sur le papier (réalisation de deux tirages argentiques, d’un photogramme ou encore une initiation à la solarisation). Elle inclut également une visite privée de l’exposition La Lune Noire. Quelle que soit votre choix vous participerez pleinement à toutes les phases du processus photographique.

Le labo d’Ithaque.

De l’art plein les yeux. C’est un brin mystérieux. Pour visiter la Fondation Cherqui, il faut se déclarer et ensuite seulement vous obtiendrez les renseignements précis pour vous y rendre. Installée dans d’anciens laboratoires situés à Aubervilliers, la fondation propose de découvrir l’importante collection d’art optique et cinétique de Jean Cherqui, comptant près de 5000 pièces. Sur quelque 1000 m2, les visiteurs pourront apprécier des œuvres de Carmelo Arden-Quin, Gaston Ugalde, Jésus Rafael Soto ou Thomas Canto. Les visites, de 25 personnes au maximum, ont exclusivement lieu sur rendez-vous (13 €).

C’est la fête à la Villa Noailles ! Jusqu’au 23 décembre, Pitchouns, un festival rien que pour les enfants et leur famille bat son plein à Hyères et à Toulon. Au programme, des ateliers – mode, design, photographie, architecture et acrobatie –, un trampoline – en compagnie de gymnastes membres de l’équipe de France, un château gonflable – sur le parvis de la Villa Noailles – et une chasse au trésor – soit une collection de 12 cartes dessinées par Delphine Dénéréaz à dénicher chez les commerçants partenaires de Hyères. Tout le programme d’un clic.

Une journée à la Ferme du Buisson. Besoin de changer d’air et de vous divertir ? Direction, la Ferme du Buisson et sa programmation fournie. Autour de l’exposition Aterrir, la terre au centre, le centre d’art de Noisiel (77) propose plusieurs ateliers à faire en famille avec pour thème principal ce que notre planète a à nous offrir et ce que nous pouvons lui offrir en retour. Plusieurs films sont également à l’affiche comme Encanto, La Princesse Dragon ou Madres Paralelas et trois représentations du spectacle Dans ton cœur sont prévues du 29 au 31 décembre.

Viens chez moi, j’expose Hervé Tullet !  « L’expo idéale, c’est une expo de moi que l’on peut faire sans moi. » Cette phrase d’Hervé Tullet en dit long sur son projet « édité » par Bayard Jeunesse. Une expo idéale se présente comme un livre mais est différente d’un livre car il n’y a rien à lire (ou peu, quelques mots cachés à la fin). Les pages cartonnées sont pleines de traits, de points, de trous, de taches, de couleur, de découpes… Réalisé avec Sandrine Granon, directrice artistique et ingénieure papier, l’ouvrage propose toutes sortes de possibilités techniques d’agencement. Les lecteurs transformés en commissaires d’expo s’amusent à surprendre les œuvres dans tous leurs états. L’original pop-up sans paroles est ouvert à toutes les histoires. Il suffit de les imaginer. L’expo idéale en coffret 19,90 €.

Le voyage immobile selon Rémi Large et Samuel Lepoil. Etes-vous prêts pour une expédition en territoire onirique ? La question a de quoi surprendre mais aussi appâter. Comment refuser de rêver ? Le projet de Rémi Large et Samuel Lepoil est incroyablement ambitieux : ramener les spectateurs au temps béni de l’enfance où l’imagination les transportait dans des contrées lointaines et transformait tout jardin en un royaume. A peine ce souhait parcouru, l’œil cherche frénétiquement les « restrictions ». Serait-ce possible que Sable Noir s’adresse à quelqu’un comme moi (enfin de mon âge) dont l’expérience du jeu sur ordinateur se limite à la pratique du Mahjong (et exclusivement en cas de grève des transports). Les questions se bousculent et les quelques essais très moyens de VR viennent parasiter l’envie de dire oui. C’est idiot puisque j’ai lu que Sable Noir est une expérience immersive sonore. OK d’accord. Mais alors, comment va-t-on faire pour explorer si on n’y voit rien ? Imbécile ! Avec tes oreilles, murmure la partie de moi qui a déjà signé pour l’aventure. Bravache, je décide d’y aller même seule. Mais finalement heureuse qu’un proche (jeune, lui ,et gamer aussi) décide de m’accompagner. N’ayez crainte, je ne vais rien spolier mais sachez que mon compère et moi-même étions installés confortablement chez nous, dans deux villes différentes. Nous avions mis un casque sur nos oreilles pour profiter du son spatialisé, un bandeau sur nos yeux pour éviter que nos paupières ne s’ouvrir et posé à portée de main une petite bouteille d’eau en cas de sécheresse de gosier. Transformés ainsi en explorateurs de rêves et connectés à notre session, nous avons été accueillis par notre guide (un acteur) qui nous a expliqué où nous allions (un palais englouti) et ce que nous allions y faire (sauver les rêves de l’humanité tout entière). Dans le flot galopant de notre imagination, nous avons vécu bien des aventures, respiré sous l’eau, admiré un tableau, découvert des architectures incroyables, rencontré des animaux sympathiques et d’autres beaucoup moins, explorés des espaces sombres et inquiétants, réfléchi aux options qui se présentaient et surtout écouté notre courage ainsi que notre cœur ! Le voyage a duré plus d’une heure et demi. Une fois congé pris, nous avons eu du mal à sortir de l’histoire. Nous nous sommes appelés pour faire durer le plaisir de ce qu’ensemble nous venions de vivre. C’était juste génial de… s’amuser ! Comme des gosses peut-être, mais surtout comme des complices. Depuis combien de temps n’avez-vous pas partagé un rêve avec quelqu’un que vous aimez ? Sable Noir a été pensé pour 2 à 6 joueurs. Imaginez tout ce bonheur à portée d’oreille. Joyeuse fin d’année à tous. MLD

Le Festival des Lanternes de Blagnac. ©Festival des Lanterne

Image d’ouverture>©AdobeStock

Print Friendly, PDF & Email