Immersion picturale avec Gérard Garouste

Le Musée des beaux-arts de Mons (BAM), en Belgique, présente jusqu’au 29 janvier une vaste rétrospective du travail de Gérard Garouste. Une exposition conçue en collaboration étroite avec le peintre et sculpteur français qui offre une plongée d’envergure inédite dans l’univers singulier qu’il développe depuis 40 ans.

Ce sont des liens privilégiés qui unissent la cité belge de Mons avec Gérard Garouste, invité il y a plus de quinze ans à réaliser une fresque monumentale pour la salle des mariages de l’Hôtel de Ville puis, en 2006, à concevoir une rampe extérieure en bronze. Les deux œuvres font écho au mythe de saint Georges et du dragon, l’un des thèmes centraux du folklore propre au Doudou, nom d’une semaine de festivités locales qui débute chaque année le week-end de la Trinité. Fables et légendes, écrits fondateurs de la littérature occidentale – tels Don Quichotte de Cervantes ou La Divine Comédie de Dante –, textes philosophiques et/ou sacrés relatifs aux religions judaïque et chrétienne sont pour l’artiste français une source inépuisable d’inspiration, un terreau dans lequel s’entremêlent subtilement réel et fantastique. Davantage que selon une logique chronologique, c’est autour de grands ensembles, ou de thématiques explorées par Gérard Garouste au fil du temps, que se construit le parcours de l’exposition. « Les Indiennes », « Raison et folie », « Inferno », « Identité en question et corps perturbés », « La règle du jeu » en sont quelques étapes, chacune se déployant dans une salle dédiée. Plus de 80 toiles et sculptures sont ainsi présentées au BAM, ainsi que deux carnets d’esquisse, dévoilés pour la première fois et offrant une incursion rare dans le cheminement créateur de l’artiste. « Quand je prends mon crayon, je ne sais pas ce que cela va devenir, précise-t-il. Je dessine ce qui me passe par la tête, cela vient naturellement, en dehors de tout contrôle intellectuel. (…) Dans leur forme actuelle, mes carnets sont devenus optimistes, c’est-à-dire liés à des projets : exposition, sculpture, série, installation, mise en scène de théâtre. Un carnet peut durer deux ou trois ans. Il me suit partout. Ce que j’aime c’est le fait que les pages soient reliées. Il y a une justesse de la pensée dans la durée. C’est la continuité qui compte. J’y mets des réflexions qui me viennent de mes lectures. » A quelques pas du musée, la salle Saint-Georges accueille, quant à elle, une installation réalisée spécifiquement pour l’occasion par Gérard Garouste : pas moins de 35 toiles grand format y dessinent un véritable labyrinthe dans lequel le visiteur est invité à déambuler. Une expérience immersive insolite et des plus séduisantes.

L’engagement à La Source

Felidae, Claire Fanjul, 2016.
Felidae, Claire Fanjul, 2016.

En 1991, Gérard Garouste a créé l’association La Source dans le but de venir en aide aux enfants issus de milieux défavorisés par le biais de la création artistique. Implantée sur cinq sites – à La Guéroulde (Eure), au domaine de Villarceaux (Val-d’Oise), à Dinard (Ille-et-Vilaine), à Annonay (Ardèche) et à Meudon (Hauts-de-Seine) –, elle propose ainsi des ateliers d’arts plastiques, mais aussi d’arts vivants, d’écriture et de musique, animés par des artistes professionnels et encadrés par des éducateurs sociaux. Depuis 1998, une vente aux enchères est organisée chaque année au profit de l’association. Sa 19e édition est programmée ce lundi 12 décembre à 20 h, à l’Hôtel de l’Industrie à Paris. Une cinquantaine d’artistes, architectes et designers – parmi lesquels Ronan et Erwan Bouroullec, Odile Decq, Noé Duchaufour-Lawrance, Claire Fanjul, Quentin Garel, Mathieu Lehanneur, Olivier Masmonteil, Mathieu Mercier ou encore Philippe Starck – se sont pour l’occasion gracieusement prêtés à l’exercice suivant : s’approprier un tabouret ou une petite table de la série « Cork Family » – créée par le designer anglais Jasper Morrison – offerts par Vitra, partenaire de l’événement. La vente est précédée d’une exposition sur place de ces pièces uniques les samedi 10, dimanche 11 et lundi 12 décembre, de 11 h à 19 h 30.

Contact

Jusqu’au 29 janvier au Musée des beaux-arts et à la salle Saint-Georges de Mons, en Belgique.

Crédits photos

Image d’ouverture : Le théâtre de Don Quichotte, 2012 © Gérard Garouste, photo Bertrand Huet / Tutti Image, courtesy galerie Daniel Templon – AdharaIsaïe d’Issenheim et Le Masque : © Gérard Garouste, photo Bertrand Huet / Tutti Image, courtesy galerie Daniel Templon – Vues d’exposition : © Gérard Garouste, photo Rino Noviello / Picturimage, courtesy le BAM

Retrouvez Gérard Garouste sur le site Gallery Locator.

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