Lieu bruxellois dédié à la sensibilisation du public aux arts visuels actuels, la Centrale for Contemporary Art accueille BXL Universel. L’exposition prend la forme d’un récit subjectif et sentimental autour de la capitale belge. Sens, contresens et sensibilités multiples s’y télescopent dans l’humour et la diversité des points de vue, créant un espace de dialogue entre traditions folkloriques et créativité contemporaine. L’esprit bruxellois y est évoqué à travers des documents d’archives, films, photographies et créations originales d’artistes qui vivent et travaillent à Bruxelles.
Après Connected, BXL Universel vient clôturer cette année de célébration du dixième anniversaire de la Centrale. Elle constitue le premier chapitre d’une trilogie qui s’attache à fêter Bruxelles à travers ses habitants, ses artistes et sa singularité. Deux autres volets suivront, consacrés respectivement à la multiculturalité, en 2019, et à la ville utopique, en 2022.
Point de départ de cette évocation : 1958, année de l’Expo universelle, des grands chantiers, de la bruxellisation et de l’Atomium, symbole universel accaparé de toute part et notamment par l’artiste autrichien Franz Gsellmann (1910–1981) qui le place au cœur de sa Machine du Monde. Non loin de là, l’affiche iconique de Lucien De Roeck (1915-2002) et quelques documents se partagent une première salle. C’était au temps où Bruxelles rêvait de voyage et de liberté. A côté, le Manneken-Pis revisité par Thomas Lerooy rappelle l’univers macabre de James Ensor.
Viennent ensuite la musique de Brel, de Thielemans et de Stromae, le théâtre de Toone et celui du mariage de mademoiselle Beulemans, l’installation de chapeaux d’Elvis Pompilio, les dessins de Kroll, Dubus, Gal et Schuiten. En face, Marcel Broodthaers (1924-1976) prend la pose en photo avec un chameau devant l’entrée du Palais des Beaux-Arts. On évolue entre le fritkot (ou friterie) de la place Sainte-Catherine peint par Gillis Houben, les échanges d’invectives bruxelloises des comparses Fred Jannin et Stefan Liberski, jusqu’à la Tour de Brol de Frédéric Etienne.
Tous ces clins d’œil se retrouvent dispersés aux quatre vents par le Vortex des Délices de Christoph Fink, imposant géant cylindrique dont la tête – ligne du temps de l’histoire de l’humanité – se dissout dans le mouvement et le bruit avant d’ouvrir l’espace à la création contemporaine. La photographie de Vincen Beeckman documente Bruxelles dans un monumental pêle-mêle. Celle de Marie-Françoise Plissart en révèle l’urbanité et l’architecture. L’imposant piano de Charlemagne Palestine se pare d’animaux en peluche de seconde main élevés en divinités, condensé d’un univers personnel ici ritualisé. Le Story Generator d’Ana Torfs nous livre 500 ans d’histoire bruxelloise fragmentée en 500 fiches ; évocation d’une puissance économique et politique acquise au détriment d’autres territoires et d’autres peuples. (…)
Dans le cadre d’un partenariat engagé avec notre consœur belge Muriel de Crayencour, fondatrice et rédactrice en chef du site d’actualité artistique belge Mu-inthecity.com, nous vous proposons de poursuivre la lecture de cet article d’un clic.