Depuis 10 ans, Arts à la pointe, circuit d’art contemporain et patrimoine, expose des artistes dans les chapelles du cap Sizun. Ce sont en moyenne 32 000 personnes qui profitent chaque été de cette manifestation. Cette année, la promenade contourne les chapelles l’évêque de Quimper et du Léon ayant opposé son veto à Cap Accueil, l’association organisatrice. Dieu merci, d’autres lieux se sont laissé investir par les onze artistes invités : le moulin mer de Pont-Croix, le site de la pointe du Raz, le port de Pors Poulhan ou la ferme de Kerfily. Thoma Ryse est un heureux élu : malgré l’interdiction il a pu s’installer à la chapelle des Capucins. L’édifice, en ruine, n’est plus consacré ! Il y présente L’Art qui repose, dont une première version a été exposée en 2005 à Hong Kong. Cette installation composée de huit modules en bois peint de différentes dimensions invite le visiteur à s’asseoir, se reposer. Cette œuvre illustre la volonté de l’artiste d’« échapper à la planéité de la toile ». « La première version est maintenant dans les collections du Duolum MoMa de Shanghai. Si aujourd’hui, le concept demeure, sa forme au fil du temps a évolué, s’éloignant de l’univers plat du tableau pour rejoindre celui de la sculpture. Ce travail entend faire renoncer la pièce d’art à sa fonction iconique pour l’ouvrir à une autre utilisation, plus triviale en lui donnant vie au milieu du public, qui pourra pour un temps se l’approprier », précise l’artiste.
A l’ancienne forge de Confort-Meilars, François Talairach présente L’A, une vidéo de 14 minutes. Réalisée à partir d’une collection de photographies de chérubins prises sur du mobilier religieux et colorisées, elle est projetée sur un voile qui flotte au gré du souffle d’un ventilateur et accompagnée d’une composition sonore proche d’une forme de respiration. Ces angelots aux couleurs puissantes et au regard numérique attendrissent et intriguent à la fois. Le moulin mer de Pont-croix est, quant à lui, investi par Viviane Rabaud et ses treillis de laine. « Je cherche à confronter des organismes qui s’animent, à provoquer des rencontres incongrues, poétiques, positives, à rendre les frontières poreuses. Je cherche à montrer ce qui relie les choses entre elles », explique la plasticienne qui noue, assemble, recouvre, enveloppe, dévide ses fils de laine en d’immenses toiles et filets. Les autres artistes invités (Morgane Le Guillan, Jean-Paul Dupas, Philippe Lecointe, Fabienne Houze-Richard, Mik Poullard, Bénédicte Rousset, Daniel Tostivint, Raymond Horlo et Sandrine Jousseaume) sont à découvrir sur www.artsalapointe.com