Jim Dine – La symbolique du cœur

On se souvient du succès remporté par l’exposition Jim Dine en 2008 à la galerie Templon. La célèbre et impertinente marionnette Pinocchio, adoptée par l’artiste, s’était vue déclinée en une multitude de variations et de médiums allant de la sculpture sur bois, tantôt brute, tantôt peinte, à la théâtralité de gravures colorées. Une œuvre ambitieuse à travers laquelle l’artiste s’attaquait à la dimension psychologique du conte pour enfants de Carlo Collodi, comme une métaphore de la création artistique.

Göttingen – Oppenheimer, Jim Dine.

Fervent adepte du happening dans les années 1960 aux côtés d’Alan Kaprow, Red Grooms, Robert Withman ou encore du musicien John Cage, Jim Dine rencontre un succès immédiat au sein des avant-gardes. Lorsque le pop art apparaît à New York, alors qu’il combine objets du réel et peinture dans ses assemblages, il se voit associé à ce mouvement. Une filiation que récuse sa sensibilité : « J’ai toujours été un artiste de l’intériorité. Quand Warhol, Oldenburg, Lichtenstein peignaient le monde extérieur, moi je peignais un monde intérieur, celui de mes émotions comme s’il s’agissait d’un portrait de moi-même. (…) Les objets que j’utilise sont à la fois banals et personnels, poétiques et ironiques, reflétant mes propres sentiments sur la vie. » Ajoutant qu’il se définirait plus volontiers comme un artiste romantique. Prolifique et inventif, le poète, peintre, sculpteur et photographe, est aussi un maître graveur. Une technique qu’il a éprouvée pendant plus de vingt ans aux côtés du célèbre graveur Aldo Crommelynck à Paris. Durant les années 1960-1970, la valeur autobiographique de son œuvre s’exprime par le choix d’une iconographie simple et directe, où l’objet se substitue au moi, au corps et à la mémoire de l’artiste. Les figures emblématiques les plus célèbres de son œuvre sont la série d’outils (ceux de son grand-père quincaillier mais aussi ceux de son atelier), la robe de chambre qui tient lieu d’autoportrait, exprimant ses humeurs et ses états d’âme, tantôt sombre et dramatique tantôt plus légère et enjouée, puis le cœur comme puissant symbole de l’universalité. Cette figure qu’il explore et réinvente depuis presque cinquante ans est considérée comme l’une des signatures de l’artiste. Ce sont les dernières toiles réalisées en 2008 qui sont présentées ici à la galerie Templon. L’opportunité de découvrir une œuvre intime et sentimentale où se révèlent toute la musicalité de la couleur et la symbolique de la figure.

Contact

Göttingen Songs, jusqu’au 13 juin 2009 à lagGalerie Daniel Templon, 30 rue Beaubourg, 75003, Paris, France. Tél. : 01 42 72 14 10. www.danieltemplon.com.

Crédits photos

Image d’ouverture  : Göttingen – Goldburg © Jim Dine, courtesy galerie Daniel Templon – Göttingen – Oppenheimer © Jim Dine courtesy galerie Daniel Templon