Nicolas Momein et Hoël Duret | Flaques, fantômes et le voisin

Comme chaque année, la Résidence Saint-Ange, programme de soutien, d’accompagnement et de promotion de la scène contemporaine émergente créé en 2015 par Colette Tornier, expose les deux artistes lauréats accueillis au cours des mois précédents. Nicolas Momein et Hoël Duret sont les huitième et neuvième lauréats soutenus par le programme. Au croisement de différentes pratiques artistiques – arts visuels, spectacle vivant, design – l’œuvre d’Hoël Duret se fonde sur des récits fictifs inspirés de faits réels qui se matérialisent dans une pluralité de supports. A travers une esthétique qui puise aussi bien dans les cultures alternatives, la danse, la peinture, la musique, le cinéma post-apocalyptique que les utopies modernistes et leurs échecs, l’artiste s’intéresse aux rapports entre nature/technologie et tout particulièrement à la représentation du paysage. Ses scénarios livrent une vision critique et amusée de mouvements, concepts, et écoles de pensée. Tout ce qui voudrait être une recette pour rendre le monde tangible, cohérent, simple et rassurant. « Nicolas Momein dessine dans la matière couleur à travers une palette pop décomplexée, échappant au conformisme de l’élégance pour tendre vers un baroquisme inconvenant, écrit Anne Favier, docteur en Esthétique et sciences de l’art. Les coulées contrastées sont incorporées, agrégées, suturées, rapiécées ... et peuplées de saynetes graphiques travaillées dans le frais de la résine. Des filets de résine liquide sont ainsi amalgamés dans les épanchements colorés – tels des phylactères déformés –, et dessinent des embryons narratifs à partir d’une grammaire iconographique faite d’une signalétique rudimentaire composée d’énigmatiques pictogrammes et d’éléments organiques. Ce régime graphique hybride, entre écriture et dessin rappelle l’indistinction du dessin et de l’écriture des origines du grapheïn. » Visuel : Nicolas Momein en avril 2019 à la Résidence Saint-Ange. Photo Jérôme Michel.