Nathalie Talec | One size fits all

Prenant le contrepied de l’annulation de la Fashion Week, la Galerie Maubert dédie une exposition à une ligne très particulière. Les objets que créé Nathalie Talec sont à la fois des habits singuliers, des doudounes contre le froid, des sculptures praticables et même des lieux de performances. Ils reviennent à la fonction première de l’habit : celle de protéger. Le masque (le « caché ») et le vêtement (la « protection ») ont toujours fait partie de l’univers scientifico-fictionnel, poétiquement glacé de Nathalie Talec : une artiste attirée par les pôles et bercée depuis sa tendre enfance par les récits anciens et modernes des explorateurs tel Paul-Émile Victor. En quête de pureté originelle et fascinée par l’action du froid, Nathalie Talec expérimente, à travers lui, les questions de perception et le passage du corps à l’esprit grâce à l’objet rituel : ainsi faut-il voir ces doudounes géantes comme des abris émotionnels, là où l’esprit peut se réfugier, survivre. Pratiques et praticables, ces sculptures-vêtements, aux formes variées et couleurs acidulées, sont destinées à tout le monde, sans distinction de taille, de couleur, de sexe : taille unique, «One size fits all», comme nous le rappelle l’album rock de 1975 de Frank Zappa. Ces sculptures, du manteau-guêtre à la robe de mariée (abri nuptial) en passant par le monokini et le masque, sont avant tout des abris, ceux qui renferment nos émotions, permettent un repli stratégique sur soi avant d’entamer l’exploration du monde. Visuel> GRAVITÉ, 1981. ©Nathalie Talec