S’ouvre aujourd’hui au centre Jean-Pierre-Fabrègue, une exposition consacrée à l’œuvre du designer algérien Abdi Abdelkader. Démiurge d’un univers dynamique et coloré, il travaille indifféremment le métal, le dacryl (verre de synthèse), le verre, l’inox ou la céramique. Si ses créations possèdent tous les atouts des pièces uniques, elles n’en préservent pas moins leurs racines fonctionnelles ; elles ont souvent amené l’artiste à travailler avec de nombreuses enseignes très design comme Cinna, Hyalos, Ligne Roset, Néotu ou Sommer. La prestigieuse maison Daum l’a même chargé de concevoir une coupe de facture unique. De son enfance à Alger, il se souvient des ruelles où il aimait déambuler et des échoppes des artisans qu’il regardait pendant des heures tisser, broder, forger, repousser le cuir ou travailler le bois. De ses observations répétées naîtra sa vocation. Professeur au Beaux-Arts à Alger de 1982 à 1989, Abdi se heurte à la lourdeur de l’industrie de l’ameublement algérien. Installé en France, il séduit les maîtres du design italien Alberto Alessi et Alessandro Mendini. En 2002, il reçoit le prix Valorisation de l’innovation dans l’ameublement et celui du meilleur designer français de l’année par le magazine anglais Wallpaper mais c’est l’année suivante qu’une nouvelle étape dans sa carrière est franchie avec l’exposition Les Années Abdi que lui offre l’INA (l’Institut du monde arabe) à Paris. Ses créations empruntent à la culture orientale couleurs, formes et inspiration tout en affirmant une profonde originalité, et un sens de l’humour singulier. L’exposition de Saint-Yrieix est l’occasion de découvrir Rocca, un meuble orné de plus de 3 000 clous dorés qui a déjà fait le tour du monde, les Tours d’horizon, vases qui évoquent à la fois les minarets de son enfance et le génie de Gaudi ou les Chaises-moutons, toutes de blanc vêtues, pièces maîtresses de sa collection, attachantes par leur simplicité et la poésie qu’elles dégagent.
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