Fernando Botero – Les sirènes sensuelles de Saint-Tropez !

L’été dernier, Sophia Vari, son épouse, avait les honneurs des jardins face au casino de Monaco. Cette année, c’est au tour de Fernando Botero d’exposer en ville pour le bonheur des nombreux estivants de Saint-Tropez. L’artiste colombien, dont les sculptures monumentales ont été révélées au grand public français par une spectaculaire exposition organisée sur les Champs-Elysées en 1992, présente ici cinq de ses dernières œuvres. Sur le port, une femme aux rondeurs voluptueuses, nouvelle sirène d’un port qui en a vu bien d’autres, un bras négligemment passé derrière la tête tourne le dos aux bateaux, plus loin une autre, alanguie, célèbre une sensualité détachée, complice sereine de son créateur. Exposé pour la première fois : un majestueux et robuste cheval qui semble perpétuer une antique tradition champêtre. Un homme à cheval perpétue, lui, la tradition des statues équestres, et un sphinx qui sans cette tendre poitrine aurait tout aussi bien pu évoquer quelque angelot du Baroque, viennent compléter l’exposition. Si l’œuvre de Botero repose sur les enseignements de l’histoire de l’art et sur l’art précolombien, la singularité de son travail repose sur sa passion pour les volumes excessifs et, à l’image de l’exaltation de la volupté, les plaisirs de la chair. Tout dans son œuvre est opulence. Il ne retient que des formes sans aspérités qui lui permettent de pousser l’exagération sans que jamais la vitalité n’en souffre. S’inspirant souvent des sujets mythologiques et classiques, ses sculptures atteignent parfois des dimensions impressionnantes servies par un bronze brillant, parfaitement lisse et patiné. De la place de la Garonne aux quais Suffren et Jaurès, Botero invite à une balade paisible, havre de paix dans un Saint-Tropez plus préoccupé l’été de faire danser la jeunesse dorée d’Europe et d’ailleurs que de donner à contempler l’art de la sérénité.

GALERIE

Femme debout