Yvette de la Frémondière & Agnès Desplaces

« Yvette de la Frémondière ne se repose jamais. Elle ne cède jamais. Elle ne s’apaise pas. Elle ne renonce pas. Elle découvre les aventures des formes disparates, les recherches plurielles. Avec une allégresse généreuse elle sculpte ; elle dessine ; elle peint ; elle invente des assemblages ; elle collectionne, passionnément. »  G. Lascaud. Et parmi les Totems, les Femmes de papier, les médailles, les portraits dessinés, modelés, les  tortues de ciment, les terres cuites « mésopotamiennes », les bronzes ou les plâtres, ce sont les incongruités sculptées qui ont retenu mon attention. Les petites poupées maltraitées, dans la veine surréaliste, tour à tour drôles ou poétiques, se disloquent pour réincarner une humanité blessée, folle ou tendre ! Leurs grands yeux sont un rêve, leurs corps démembrés souffrance, cruauté de l’enfance… Agnès Desplaces : le temps de l’empreinte,  « Prendre le temps quand tout s’affole. Celui de s’asseoir pour contempler. Ressentir plutôt que réfléchir, saisir plus que comprendre. Se dissoudre dans la toile sans analyser. Prenons nous jamais le temps d’observer les choses ? L’œuvre d’Agnès Desplaces nous permet ce cadeau inestimable : s’abstraire du temps, se souscrire à la vitesse vertigineuse  pour s’inscrire dans une autre temporalité, celle de l’humain, lente et hasardeuse. Le thème est unique : de grandes silhouettes à peine esquissées, de dos ou de face. Parfois un regard, une bouche, un détail. Deux oreilles comme des parenthèses pour le calme. Une suspension avant le surgissement de cet autre. Visuel : Agnès Desplaces, Innachevée,2016.